Mexico TI : les anniversaires


Désolée pour le délai entre les articles. J’avais perdu le feu sacré!

Bon, je réalise que je ne vous ai pas parlé de la fête des enfants et de tout ce qui suit.  Voici donc pour commencer, le récit de la fête des enfants.

Au Mexique, les anniversaires, c’est important! Lorsque les parents sont en moyens, ils rivalisent en organisant des festivités somptueuses et se donnent un mal de chien pour rendre ce jour mémorable pour leurs enfants. D’une année à l’autre, la surenchère doit devenir difficile à gérer. De plus, les fêtes ayant lieu en début d’année servent d’étalon de base pour l’organisation des fêtes subséquentes.

Évidemment, comme les enfants vont dans un collège privé, les parents sont souvent en moyens de faire ce genre de chose. Isabelle et Philippe ont été témoin plusieurs fois au cours de l’année de fête grandiose de sorte que leur anniversaire approchant, les attentes étaient grandes.

Je ne dirais pas qu’ils ont été déçus (ils ont vu l’un et l’autre le mal qu’on s’est donné pour faire tout ça) mais ça n’était certainement pas à la hauteur de la fête du petit bonhomme qui a eu droit à 200 invités et qui a pratiquement coûté le même prix qu’un mariage.

D’abord, expliquons le protocole. Inutile de penser à inviter seulement quelques amis. Toute la classe de l’enfant doit être invitée quel que soit le nombre de poussins. Pour Isabelle comme pour Philippe, ça voulait dire environ 30 enfants par classe + les profs.

Mais, ça n’est pas tout. Si un enfant a un ou des frères et sœurs, ils sont également invités à la fête et n’importe quel parent peut débarquer et s’inviter au dernier instant accompagné des amis de leurs enfants en prime. Évidemment, toutes les personnes invitées ne se présentent pas nécessairement. Mais même en organisant quelque chose un lundi PM (moment très peu propice aux festivités), on peut s’attendre à ce que la moitié des enfants participent tout de même. Imaginez l’énergie nécessaire pour gérer tout ce beau monde!

Oh, et si vous pensez qu’une fête est largement suffisante, détrompez-vous? Si on ne veut pas inviter tout le monde, il faut faire une fête dans la classe pour sauver les conventions. Ça fait donc deux fêtes au lieu d’une mais alors le gros party peut être plus modeste et moins exigent.

Vous rappelez-vous que la fête d’Isabelle est le 5 juin et celle de Philippe le 6 juin? Imaginez un peu le défi.  Heureusement, il existe une porte de sortie pour ne briser aucune convention sans pour autant faire des indigestions de gâteau : faire une fête seulement en classe… avec repas complet et gâteau. Ce fut notre option.

Nous sommes d’abord allés commander les gâteaux (pour un minimum 30 enfants chaque) en début de semaine. Comme ce genre de fête ne peut avoir lieu que le vendredi, il nous restait la semaine pour figurer un menu, envoyer les invitations et organiser le tout. Carlos ayant peur que ces chers petits manquent de nourriture, je ferai donc (pratiquement seule) environ 60 sandwichs (moitié œufs, moitié jambon) la veille au soir et le matin même. Je cuisinerai également deux énormes salades de pâtes avec jambon, fromage et petits légumes crus.

L’horaire était serré. D’abord, la classe de Philippe à 10h30.  Nous sommes arrivés dans la classe de mon petit bonhomme de 8 ans avec un bac plein de sandwichs, salade, ustensiles, assiettes, verres, jus divers, serviettes de table. Derrière, Carlos suivait avec le GÂTEAU. Énorme pièce carrée d’environ 50cm de côté généreusement fournie en crémage moitié chocolat, moitié vanille et surmonté de rouleaux de chocolat râpé.

Philippe, assis fièrement devant toute sa classe savourait ce moment avec dignité. Ses camarades de classe étaient excités comme des puces et plusieurs d’entre eux avaient apporté des cadeaux.

Le temps passe et finalement 45 minutes plus tard, il faut partir pour la deuxième fête, celle d’Isabelle. Le bac repart vers la maison (heureusement la porte d’à côté) pour charger une deuxième cargaison de bouffe et de couverts.

Nous voilà dans la classe (moins organisée, plus dissipée mais fort sympathique) de ma grande demoiselle de 11 ans. Une copine d’Isabelle nommée Nicole s’offre tout de suite pour m’aider à distribuer la bouffe. Mes sandwichs aux œufs remportent un franc succès et l’énorme salade ne reviendra pas à la maison cette fois. Quant au gâteau, il est magnifique. Isabelle a choisi un gâteau aux carottes. Il est rectangle et fait environ 40cm par 60cm. Il est bon… tellement qu’il faudra offrir les restes à la direction de l’école de même qu’à tous les autres professeurs qui réclament leur part.

Une fois toute cette nourriture enfournée dans toutes ces bouches, c’est l’heure de la photo de groupe. Click-Click et voilà!  Il est déjà temps de partir.

L’option que nous avons choisis est très intense mais quand même plus simple. Nous sommes heureux que ça soit terminé. Nous sommes contents du résultat et les enfants ont apprécié. Ils savent le travail que ça a demandé. Ils n’en demandent pas plus. Ne réclament plus les énormes jeux gonflables et le trampoline. N’en demandent pas plus. Ouf!

Pour les photos, je suis désolée mais j’attends encore que Carlos me les envoie! 🙂

Mexico TI : la salle de bain


Nous habitons « Los Sombreros », « Les chapeaux » si vous préférez. C’est l’un des premiers appartements construit dans le but d’être loué. Il a vu passer nombre d’étrangers mais également des membres de la famille Tremblay. Diego, le frère de Carlos, y a habité avec Véronique pendant plusieurs années et Ingrid y a passé les premières années de sa vie. Au départ, l’appartement n’avait qu’une seule chambre mais avec le temps, il a été agrandit afin d’être plus polyvalent.

C’est en habitant un endroit qu’on découvre les petites choses plus ou moins fonctionnelles ou déplaisantes qui n’apparaissaient pas aussi importantes pour des locataires mais qui sont plus ennuyeuses pour nous. Ici, c’est la salle de bain qui m’a frappée. C’est une sorte de couloir bordée d’un côté par un meuble / lavabo, la toilette et, tout au fond, la douche. Le tout est entièrement couvert de carrelage vers avocat.

Il semble qu’ici, il soit fréquent lorsqu’on pose de la céramique de ne pas laisser d’espace pour les joints entre les tuiles et toute la céramique de la pièce a été posée de cette façon. Le problème, c’est que le peu de ciment en place finit par s’égrener et disparaître laissant un mince trou entre les tuiles.

De plus, le meuble / lavabo, en bois avec un comptoir en céramique (ivoire cette fois) avait connu de meilleurs jours. Les joints entre les tuiles étaient plus larges mais la plupart était fendillés voire même absents. Autour du robinet, un cerne noir indiquait clairement la présence de moisissure. Finalement, le meuble ne touchait pas au mur du fond et à celui de droite laissant du coup une ouverture où passait l’eau dès qu’il y avait un peu d’accumulation sur le comptoir.

En faisant le ménage, de petits fragments de ciment restaient dans mon linge et j’en vint à parler à Mme Tremblay qui m’avait déjà dit que poser de la céramique était très simple. Je lui suggérais de poser une moulure pour « fermer » l’espace entre le meuble et le mur et de reprendre les joints de céramique. Je dois dire qu’elle ne semblait pas emballée au départ aussi je me suis empressée d’ajouter que j’allais me charger personnellement des travaux. Je crois qu’elle était un peu septique à ce sujet. 🙂

Disons-le tout de suite, j’ai expliqué à bien des gens comment poser de la céramique du temps où je travaillais au magasin de mon père mais jamais je n’avais posé une seule tuile moi-même.  Ici, le défi était moindre, car j’allais réutiliser la tuile existante (donc pas de coupe) et il s’agissait d’une petite surface facile d’accès.

Lorsque les enfants sont tombés en congé, j’ai décidé que c’était le moment où jamais. J’ai commencé en me disant que j’avais peut-être juste à enlever le ciment qui ne tenait plus bien et boucher tout ça. Finalement, la quasi totalité des tuiles ne tenaient plus au meuble et l’ensemble des joints cédaient à la moindre pression. Je me suis donc retrouvée avec un bon tas de tuiles bordées de vieux ciment… et un robinet à enlever pour pouvoir faire la partie moisie.

Un voyage chez Home Depot plus tard, je m’attaquais à retirer le plus de ciment possible encore collé aux tuiles. Un travail de moine. Fatiguant et stressant, car il ne faut rien casser. Il n’y a pas de tuile de rechange.

Après avoir nettoyé la surface marbrée de vieille colle, je repose les tuiles avec du silicone et Isabelle mets en place les petits croisillons pour tenter d’espacer chrétiennement les tuiles entre-elles.

Le lendemain, je passe au ciment. Comme je n’ai jamais touché à ça de ma vie, je consulte le grand Google pour voir quelle est la proportion d’eau par rapport à la fine poudre blanche que Mme Tremblay a acheté au kilo dans un vague entrepôt non identifié. Comme le tout est arrivé dans un simple sac noir, il n’y a pas d’instruction. Je sais seulement qu’il faut que le mélange soit assez liquide pour bien se glisser entre les tuiles.  Je prend donc un peu de poudre et un peu d’eau. Je mélange le tout, ajuste la quantité d’eau et utilise l’espèce de lissoire acheté pour l’occasion.

Rapidement, je me rends compte que l’outil en question et moi ne sommes pas fait pour nous entendre. Je l’abandonne donc et plonge mes mains directement dans la pâte pour étendre minutieusement le tout. Je nettoie superficiellement avec une éponge au fur et à mesure jusqu’à ce que finalement, le résultat me paraisse satisfaisant.  Puis, je laisse le tout sécher jusqu’au lendemain.

Le troisième jour, Mme Tremblay se trouve à passer par là. Fière de mon oeuvre, je l’invite dans la salle de bain pour contempler le tout. Le changement est tellement radicale que je m’attend à des félicitations d’autant plus que je n’ai jamais fait ça de ma vie et que le résultat est très correct.  Mais, celle-ci se contente de dire : « Oui, c’est bien à ça que ça ressemble ». Et elle part me laissant un peu ahurie.

Une fois ma petite déception passée, je me relance dans mes travaux et corrige les dernières imperfections pour ensuite m’attaquer aux moulures. Il s’agit d’un quart de rond en plastique blanc comme au Canada. Je le taille laborieusement avec un exacto, car je suis pauvre en outil et je colle les morceaux avec du silicone. J’ai un mal de chien à faire tenir ça en place le temps que le silicone fige.  Puis, je me lance dans la grande finition : silicone autour de l’évier, autour du dernier joint à la bordure du meuble qui a tendance à craquer, au-dessus et en-dessous de la moulure. Ensuite, je passe au reste de la salle de bain et je bouche discrètement tous les trous entre les minces joints de céramique. Comme il me reste un peu du précieux produit, je fais même le tour de la fenêtre d’aération dont le pourtour est peu ragoutant.

Encore là, je dois laisser sécher le tout. J’en profite donc pour reposer le robinet, nettoyer l’aérateur qui est partiellement bouché, frotter le tout pour faire briller et sacrer copieusement sur le manque d’outil adéquat pour l’ensemble de ses travaux.

Comme la poussière de ciment s’est déposée partout, je passe le meuble au peigne fin… et découvre que le fait de nettoyer ledit meuble, fait également disparaître son fini!!!  Qu’à cela ne tienne, j’avais acheté un petit quart-de-litre de verni pour la porte exterieure.  Je m’en sers donc pour vernir le meuble au grand complet, tiroir inclut.  Lorsque je lève les yeux vers le meuble, je suis impressionnée et franchement fière du résultat. Je sais que je me vante mais, diable, c’est tellement mieux qu’avant qu’on voit à peine les petites bavures à gauche et à droite.

Reste le pommeau de douche qui doit dater des années quarante. Et hop! Avec l’aide de Jorge, l’ouvrier de Mme Tremblay, il est remplacé par une jolie pomme de douche économique tant sur la consommation d’eau que pour le prix. Les enfants l’adorent, car, pour une fois, l’eau coule normalement dans la douche.

Un bon coup de mope sur les planchers, un chiffon et quelques produits nettoyants et la salle de bain est comme neuve. Non, mais, le plaisir qu’on a à se brosser les dents en regardant un comptoir propre et sans moisissure.

Mme Tremblay est repassée aujourd’hui… je l’avais invitée à manger avec nous à dessein, car j’espérais vaguement obtenir un commentaire plus à la hauteur de mes attentes. Elle a finalement regardé le tout, dit que ça faisait du bien et admis que l’idée de la moulure le long du mur était une bonne idée. Rien d’explosif mais je sais qu’elle apprécie. De mon côté, je suis doublement satisfaite, car non seulement j’ai trouvé une nouvelle occasion de la remercier de son hospitalité  mais en plus j’ai appris à poser de la céramique!!!  Je ne crois pas que j’en ferais une carrière loin de là mais au moins, je suis contente de l’avoir essayé.

Mexico TI : Et hop! On déménage!


Avant de quitter le Canada pour le Mexique, tout le monde nous questionnait sur les aspects pratiques de notre séjour ici. Est-ce que les enfants iraient à l’école? Est-ce nous allions travailler de là-bas? Où allions-nous habiter?

À cette dernière question, je répondais invariablement que nous avions la chance d’avoir « belle-maman » sur place et qu’en plus, cette dernière était propriétaire de deux maisons et de plusieurs appartements. Habituellement, les maisons sont louées à des gens travaillant pour des compagnies étrangères ayant des bureaux dans les environs. Les appartements quant à eux s’adressent d’avantage à une clientèle touristique.

Ces dernières années, en raison de la crise économique et de la grippe aviaire, les locations se sont faites plutôt rares. Nous avions donc le choix de l’endroit où nous irions habiter.  Toutefois, il était clair dès le départ (avec raison d’ailleurs) que si le logement que nous habitions pouvait être loué, nous devions déménager nos pénates dans un autre.  C’est ainsi que nous avons choisi d’élire domicile à la « Casa Principale ».

Au départ, ce choix nous paraissait logique, car outre ses faibles chances de location, elle est centrale, offre un accès rapide pour l’école et de l’espace à satiété pour vivre. En contrepartie, elle est immense (6 chambres à coucher, 6 salles de bain, 2 salons etc.) et demandait quelques travaux.  Au bout de 6 mois, j’ai finalement engagé une femme de ménage une fois par semaine. Pour les travaux, l’accès à la terrasse a été amélioré, la peinture refaite partout au premier plancher, les problèmes d’infiltration d’eau du grand salon réparés, etc.  C’est en habitant une maison qu’on voit ses défauts et les améliorations qui peuvent être apportées.

Bref, en octobre, « La Isabella », la deuxième maison a finalement été louée. Durant la même période, « Les Colombes » ont également trouvé preneur. Puis, ce fut le tour de « El Viejo » et finalement de « Las Mariposas » (anciennement « El Alacran »).  Le marché semblant se réveiller, Mme Tremblay a repris les travaux pour terminer un nouvel appartement (qui n’a pas encore de nom). Puis, les voisins d’en face ont vu leur maison saisie par la banque et alors, Mme Tremblay leur a offert d’habiter à « Los Sombreros » en attendant de trouver une solution à ce problème.

Au fil du temps, nous avions presque perdu espoir de louer la « Casa Principale » et nous envisagions même d’entamer des travaux pour la séparer en deux logements distincts afin de correspondre d’avantage aux attentes du marché.  Pourtant, une surprise nous attendait. Peu avant les vacances d’avril, la possibilité de louer la « Casa Principale » montra le bout de son nez pour la première fois. Il s’agissait d’un vague intérêt de la part du locataire de « Las Mariposas » dont le nombre d’employé allait augmenter et donc, le logement devenait trop petit.

Sans promesse particulière mais avec un certain espoir, c’est ainsi que nous sommes partis à Mexico pendant quelques jours.  Avant même notre retour, l’intérêt pour la maison devenait plus sérieux et le samedi soir, en arrivant à Guanajuato après plus de 5 heures de route, l’affaire se concrétisait. Il fallait déménager.

Dimanche eut lieu les dernières négociations, vérifications etc. Et aussi, il fallait résoudre la question « où irons-nous? » !!!

Dans « Las Mariposas »? Impossible car, il n’y a pas d’internet et comme il n’y a plus de ligne téléphonique disponible dans le secteur, on ne peut en faire ajouter une.

Reste « Los Sombreros » mais il est actuellement habité par la famille que Mme Tremblay dépanne…

Lundi, préparation du contrat pour une occupation potentielle le mercredi suivant. Mme Tremblay s’arrange finalement avec la famille qui est dans « Los Sombreros » pour qu’il déménage dans « Las Mariposas » dont les locataires viennent de conclure le contrat pour la « Casa Principale ».

Puis, lundi PM, les choses se précipitent. Le nouveau locataire commence à emmener son stock (meubles, literie, etc.) et il faut libérer toutes les chambres sauf la grande car, les travailleurs de nuit vont venir coucher là le lendemain matin.  C’est aussi à ce moment que la décision de faire le déménagement dès le lendemain se prend. Dès que « Las Mariposas » sera libre dans la journée de mardi, la famille de « Los Sombreros » commence à transférer ses affaires. De notre côté, nous libérons la « Casa Principale » pour établir nos quartiers dans « Los Sombreros ». L’horaire est chargé. Il n’y a pas de temps à perdre. Le soir même, tout le monde doit être installé.

Lundi soir, les enfants couchent chez leur grand-mère et pendant que le nouveau locataire installe ses meubles, nous avons droit à une panne d’électricité sans raison pendant plusieurs heures.  Ils travailleront dans le noir total, car la panne touche tout Valenciana et San-Javier.

Mardi matin après un petit déjeuner vite avalé, nous sommes à pied d’œuvre Mme Tremblay, Carlos et moi.  La chaise musicale commence.

Les pièces se vident les unes après les autres. Les hommes que Mme Tremblay a engagé pour nous aider à déplacer les boîtes et les meubles montent et descendent inlassablement les escaliers. La journée avance vite.

Mais d’où vient tout ce stock?!!!  Nous sommes arrivés avec une seule voiture en juillet et pourtant, nous avons l’impression d’en avoir le triple.  Il faut dire que Mme Tremblay doit également vider en partie la maison, car elle ne laisse pas tout aux locataires. Il faut donc déplacer la vaisselle, les ustensiles, des meubles, la literie et des tonnes de livres. La femme de ménage passe systématiquement derrière nous pour laisser les lieux propres pour les nouveaux occupants.

À 14h, on va chercher les enfants à l’école (les bienheureux ont manqué tout ça!). À 15h, on va casser la croûte à Santa-Rosa. Il faut dire que nous n’avons pas mangé depuis 7h le matin et que nous n’avons pas vraiment fait de pause. Vers 18h, retour à « Los Sombreros » où les enfants commencent leurs devoirs.  Nous avons droit à une tempête de grêle (assez gros les grêlons) comme on en a jamais vu. On dirait qu’il neige!

Finalement, je fais les lits et je place la cuisine et la salle de bain tant bien que mal pour être fonctionnel au moins jusqu’au lendemain matin. Je tente même de prendre une douche en soirée mais le chauffe-eau a été fermé et il ne reste plus d’eau chaude… je terminerai en catastrophe avec de l’eau très fraîche. En sortant de la salle de bain toute grelottante, je ne vois que du bordel partout autour de moi. Les enfants sont excités par l’aventure et courent partout. J’aurais envie de hurler… mais je suis trop fatiguée pour ça.

Aujourd’hui, mercredi, j’ai fini de placer le linge des enfants et le nôtre. J’ai nettoyé la petite terrasse et étendu le linge encore mouillé de la dernière lessive dans la « Casa Principale » qui n’avait pas eu le temps de sécher. Je vide des sacs, des valises et des boites de trucs divers (jeux, livres, câblage, ampoules, etc.).   Il en reste encore un peu mais dans l’ensemble, c’est pas mal fini.  Enfin!!!  Quel marathon!

Ce soir, j’aurais bien repris une douche mais il y a pénurie d’eau cette fois. Les réservoirs sont presque vides et la Ville a coupé les vivres. On ne peut ni laver du linge ni partir la toilette à chaque usage. Il faut s’en tenir au strict minimum pour la consommation. L’eau reviendra peut-être demain selon Mme Tremblay. Ça va être comme ça tout le temps maintenant il parait. J’ai une petite pensée pour notre hyperconsommation au Québec. C’est tellement triste.

Mexico TI : les oiseaux


Il y a longtemps que je voulais vous parler des oiseaux d’ici.  Vous devez vous imaginer qu’une faune exotique nous environne de toute part. Peut-être même entendez-vous déjà le croassements des perroquets. En fait, il n’en est rien. Pas de quetzalcoalt. Pas de toucan. Pas d’ara. Les oiseaux d’ici ressemblent à ceux du Québec et certains viennent d’ailleurs passer l’hiver ici.

Parmi tous ces volatiles, deux ont retenu particulièrement mon attention. L’un en raison de son plumage flamboyant et l’autre par son chant.

Moucherolle vermillon

Pyrocephalus rubinus – Vermilion Flycatcher

Le Moucherolle vermillon mâle

Le Moucherolle vermillon mâle

Le Moucherolle vermillon est une petite espèce de passereau qui vit dans le sud-ouest des États-Unis, en Amérique centrale et dans le nord et le centre de l’Amérique du Sud. Il fait de 14 à 17 cm de longueur et présente un fort dimorphisme sexuel (mot savant pour dire que le mâle est très différent de la femelle).

Moucherolle vermillon femelle

Moucherolle vermillon femelle

Encore un bel exemple de l’injustice de la nature car, si les mâles ont une couleur rouge vif, les femelles et les juvéniles doivent se contenter de couleurs plus ternes comme le brun et le gris. Le Moucherolle vit dans les buissons des zones désertiques et subtropicales, ou dans les fourrés le long des cours d’eau, dans le sud de l’Amérique du Nord, en Amérique centrale et en Amérique du Sud.

Nous en voyons très régulièrement autour de chez-nous et j’ajoute que c’est l’oiseau préféré d’Isabelle par ici.

Troglodyte des canyons

Catherpes mexicanus – Canyon Wren

Troglodyte des canyons

Troglodyte des canyons

C’est une espèce d’oiseau de la famille des Troglodytidae. Il s’agit de la seule espèce du genre Catherpes. Ce troglodyte de 14 à 15 cm de longueur vit principalement dans l’ouest des États-Unis et au Mexique.

Ici, pas d’épanchement en couleur. Il est plutôt terne avec un plumage brun chaud sur le dessus du corps, le croupion et la queue rousse, la gorge et la poitrine blanches, et le ventre châtain finement rayé de couleur plus sombre.

En général, ces troglodytes volent brièvement de rocher en rocher, mais ils effectuent également de plus longues excursions à travers les canyons. Ils se montrent particulièrement habiles pour pénétrer dans les fentes et dans les crevasses.

Où est l’intérêt, me direz-vous?  Son chant. Je ne m’en lasse jamais. Dès que je l’entends, je m’arrête pour l’écouter. 🙂

Chant du troglodyte des canyons

Mexico TI : la marche dans la montagne


C’était dimanche matin.

J’avais fait des œufs brouillés avec du jambon et les enfants et moi, nous étions régalés. La fin de semaine, j’aime bien commencer ma journée tranquillement alors une fois le déjeuner terminé, je repousse la vaisselle à plus tard et me sers un deuxième café.  Pour éviter les enfants qui s’agitent à côté de moi, je monte dans ma chambre et je m’installe avec mon Nook et mon café pour lire mes nouvelles sur internet. Je déteste être dérangée dans ces moments-là mais même si les enfants le savent très bien, ils ne peuvent s’empêcher de m’interrompre de temps à autre. 😦

Mais, ce jour-là, comme les enfants étaient plein d’énergie, je les ai envoyés prendre une marche dans la montagne avec Luna et Arena.  Au dernier instant, Carlos a décidé de les accompagner.

De la terrasse, je les ai regardés descendre les marches qui mènent au chemin avec leurs deux petites amies. Puis, tranquillement, une caméra dans les mains, j’ai vu Carlos suivre le quatuor.

Je me suis assise sur la terrasse, mon café à la portée de la main. J’ai commencé à lire mes nouvelles sur la cyberpresse. Rien d’excitant ce matin-là. Le gouvernement Charest en pré-campagne électorale, Israël en chicane avec son voisin, etc. Je lève les yeux et je vois les enfants passer à travers la végétation sur le sentier de la montagne. Je me lève pour mieux les voir et éventuellement, pour les saluer de loin.

Petit chandail vert qui court. Petit t-shirt blanc et turquoise qui suit plus lentement. Ils semblent si loin mais je sais que ça n’est pas le cas. Passant devant une éclaircie dans les branches, je les vois tous les deux entourés des deux petits chiens. On voit très bien Luna qui est blanche et assez rapide. Je distingue à peine Arena qui, naturellement, se confond avec le terrain autour d’elle. Elle est moins vite que sa sœur mais ce matin-là, elle court avec entrain.

Où est Carlos?  Je scrute le paysage et tente de l’apercevoir à travers les branches. A-t-il rebroussé chemin? Isabelle s’arrête et se retourne. Je n’entends pas mais je sais qu’elle doit appeler son père. Lorsqu’on marche avec les enfants, la balade est rarement tranquille. Si on prend nos aises en admirant la nature, on est rapidement ramené à l’ordre par l’un des deux qui veut nous montrer quelques choses ou qui nous trouve trop lent.

C’est alors que, tranquillement… très tranquillement, Carlos apparaît. Tache blanche à travers les arbres. S’il marche, chacun de ses pas semble faire l’objet d’une attention particulière. J’imagine Isabelle qui s’impatiente.  Philippe semble dans la lune. Les chiens tournent autour de lui mais il ne réagit pas vraiment à cette attente. Il est comme son père. Contemplatif.

Isabelle finit par rebrousser chemin pour fouetter un peu son père… ça ne marche pas vraiment. Lorsque Carlos rejoint l’éclaircie dans le bois, il arrête et se tourne vers moi. Je pense qu’il me cherche sachant que je dois être là à les regarder. Mais non. Il tend les bras et semble fixer quelque chose devant lui. J’ai l’impression qu’il essaie de lire sans ses lunettes de lecture mais il n’en est rien. Il prend une photo.

Isabelle tourne autour de lui comme une mouche. Il se décide à repartir. La promenade va être longue. Je vais avoir le temps de lire ET la cyberpresse ET le site de Radio-Canada sans oublier les sites des quotidiens d’ici.  Je commence à être pas mal bonne pour lire. Rarement je dois m’arrêter pour chercher un mot. Je vais encore de temps à autre demander des précisions pour une tournure de phrase mais habituellement, le contexte est suffisant pour m’éclairer.

Les enfants, les chiens et Carlos disparaissent. La montagne tourne à cet endroit et pendant un moment, ils seront de l’autre côté et donc invisibles. Je me demande si je vais attendre là qu’ils réapparaissent plus loin lorsque le chemin tourne à nouveau vers ici… Mais Carlos est avec eux…  et avec une caméra… ça pourrait être long.

Les enfants sont pris pour attendre leur père mais pour une fois, pas moi! 🙂 Je retourne à mon café et à mes lectures.

C’est un beau dimanche matin. Vent léger. Soleil généreux. Chaleur douce. Je pense à vous tous pendant un moment puis, je chasse les images de « sluch » et de neige sale communes au printemps. Cette année, je suis au Mexique et dans ces moments-là, je me demande comment je vais faire pour retourner au Canada.

Mexico TI : les routes – 5ième partie


Le quotidien

Encourageant, n’est-ce pas? Au quotidien cependant, ces chiffres nous paraissent extravagants à prime abord.

Allez savoir pourquoi, Carlos a mis des années avant d’accepter que je conduise au Mexique. Il disait tout le temps que c’était dangereux et qu’il fallait avoir l’habitude.

Cette année, pourtant, il a bien fallu qu’il me laisse aller un peu. Après tout, je suis une femme de caractère et je ne saurais être bridée indéfiniment.  Donc, avec les encouragements de sa mère, et sans aucune crainte, je dois bien le préciser, j’ai pris le volant… et je suis encore là pour raconter toutes ces anecdotes donc, j’en conclus que même si l’exercice semble parfois périlleux, il n’en est pas moins possible.

J’ai conduit de jour comme de nuit. Seule, avec les enfants et/ou avec Carlos et/ou sa mère. J’ai rencontré des tonnes de « speed bumps » et toute sorte d’hurluberlus.

J’ai plus ou moins compris les règles particulières aux ronds-points mais quand j’ai un doute, je m’en tiens à ce qui me semble le plus sécuritaire.  Carlos me trouve parfois un peu timorée mais je n’en ai cure. Avec le peu d’expérience que j’ai sur ce terrain, je m’en tiens tout de même à ça.

J’ai stationné dans des endroits qui paraissaient trop petits et ce, sans l’aide de Mme Toyota qui pourrait sans doute le faire du premier coup (notre Toyota Prius possède un système de stationnement automatique « mains-libres »).  J’ai rencontré des autobus gigantesques sur des routes qui ne faisaient qu’un véhicule de large… je les ai laissé passer évidemment.

J’ai vu des personnes de tous âges voyagés dans la boîte d’un pickup.  J’ai aussi vu deux chevaux, avec leur selle sur le dos, debout dans la boîte d’un minuscule pickup.  Sans oublier les chiens qui voyagent aussi bien dans la boîte d’un pickup que sur les genoux du chauffeur.

Mes yeux ont insisté lorsqu’ils ont vu un gamin au volant d’une voiture. Il était à peine assez grand pour voir devant. Il devait pousser les pédales du bout du pied.

J’ai vu des gens dépasser à des vitesses folles comme s’ils étaient sur des autoroutes allemandes.

J’ai vu une dame traverser l’autoroute en trottinant au risque de se faire écraser au passage. Jamais, elle n’a regardé autour avant de se lancer.

J’ai arrêté de respirer en voyant des imbéciles dépasser sur des routes de campagne sinueuses une file de 7 voitures.

J’en verrai d’autres… du moins, je l’espère! J

Mexico TI : les routes – 4ième partie


L’entretien des véhicules

Je crois avoir déjà mentionné que les pneus, ceux-là même qui représentent le seul contact que nous ayons avec la chaussée, ne sont pas ce qui cause le plus de soucis à leur propriétaire. En fait, ici, on répare plus les pneus qu’on les change. Quand vient le temps de changer un pneu, c’est qu’il est vraiment fini, fini, fini, plus que fini.  Entre-temps, on le fait réparer dans un petit commerce qui s’appelle « Vulcanizadora » et ça, il y en a partout.

Outre les pneus, j’ai mentionné les phares. Certains roulent avec deux phares, d’autres avec un seul et parfois même pas du tout. Les semi-remorques doivent être pilotées par des adeptes de l’économie de l’énergie. En dehors des phares et des lumières d’arrêt, on n’a pas toujours droit à la banderole lumineuse qui nous indique la taille du véhicule.  J’ajoute que je n’ai que rarement vu des bandes réfléchissantes.  Un moment donné, sur l’autoroute, nous avons vaguement distingué un véhicule traversant les voies (oui-oui, sur l’autoroute). Il ne faut surtout pas penser qu’il a le temps de libérer la voie avant qu’on y soit car, on découvre parfois que c’est un train routier au dernier moment.

Les motocyclistes ne portent que rarement des casques… quel que soit le nombre de personnes sur la moto.  Comme je le disais dans un article précédent, si on est en moto, on est libéré de toutes règles… officieusement du moins.

Les silencieux sont un luxe.  Si ça brise… tant pis!

Les amortisseurs font valser la voiture dans tous les sens?  Profitons-en pour faire la fête. Dansons avec!

Le véhicule roule sans carrosserie. Excellent pour la ventilation!  J’en ai même vu un « tout nu » avec un châssis en bois. Sur l’autoroute évidemment!

Les freins ne répondent plus?  On va faire une pause… c’est juste parce qu’ils ont chauds.

La boucane du tuyau d’échappement embrume tout le quartier?  Bof!  À Mexico non plus on n’y voit rien et personne ne se plaint!

La voiture est en panne?  Attendons les « Angeles Verdes » (anges verts — véhicules officiels qui viennent en aide à tous les propriétaires de véhicule en panne).

Article suivante : Au quotidien…

Mexico TI : les routes – 3ième partie


La signalisation

Le Mexique est un vrai paradoxe à ce chapitre. Pour tout ce qui a trait à aider les conducteurs à se diriger (prendre la bonne sortie, indiquer les sens uniques, etc.), c’est l’enfer. Mieux vaut avoir un GPS car, en plus, si on manque notre sortie, c’est très difficile de retrouver son chemin dans un dédale de rues qui portent toutes les mêmes noms d’une ville à l’autre.

Par contre, et le paradoxe est là, le gouvernement mexicain a à cœur d’encourager ses citoyens à prendre de bonnes habitudes. Ainsi, on voit quantité de panneaux sur les autoroutes ou routes secondaires qui proclament des règles de conduite (au sens de « conduire une voiture » mais aussi au sens de « civisme »).  Tout ça me paraît un peu paternaliste mais je trouve la pratique très distrayante.  Voici quelques exemples de panneaux que j’ai pris en note.

– No tire basura. (Ne lancez pas des déchets) — Excellente idée!  Pensons environnement!

– Se consignara a las autoridades a quienes se sorprenda arrojando piedras a los vehiculos. (Auront affaire aux autorités ceux qui seront surpris en train de lancer des pierres sur les véhicules) — C’est vrai que ça n’est pas gentil lancer des roches à tout venant!

– Disminuya su velocidad. (Diminuez votre vitesse) — Celle-là revient souvent dans des contextes très évidents comme des courbes dangereuse ou à l’approche de « speed bump ».

– Conductor, cuidado con los peregrinos. (Chauffeur, attention aux pèlerins) — Sur l’autoroute svp.

– Peregrinos, cuidado con los vehiculos. (Pèlerins, attention aux véhicules) — Très sage en effet… mais que font-ils sur l’autoroute ces gens-là?

– Revise sus frenos. (Révisez vos freins) — Hummmm!  Pas bête du tout!

– Maneja con precaución, tu familia te espera. (Conduit prudemment, ta famille t’attend) — Sortez les mouchoirs!

– No maneje cansado. (Ne conduit pas fatigué) — Sinon… quoi?!!!

– Guarde su distancia. (Garder vos distances) — Arrête de coller le gars en face de toi… après tout, il est peut-être fatigué!

– Evite accidentes. (Évite les accidents) — Sans blague!

– Carril izquierdo solo para rebasar. (Voie de gauche seulement pour dépasser) — Oui, oui, oui, j’ai déjà lu ça quelque part!

– Elija su carril oportunamente. (Choisis ta voie correctement) — Donc, si je veux prendre la prochaine sortie, mieux vaut me tenir à droite plutôt que de couper plusieurs véhicules dans des conditions extrêmement périlleuses.  Bof! Même à Montréal on ne fait pas ça!

– Conceda cambio de luces. (Baisse tes phares si tu rencontres un véhicule) — Ne s’adresse qu’aux véhicules ayant des phares en état de marche évidemment.

– No se estatione en curva. (Ne vous stationnez pas dans une courbe) — Ouiiiiii!  J’adopte!

– Transito lento, carril derecho. (Trafic lent, voie de droite) — Faut dire qu’ici, on n’a pas trop le choix. Ou bien, on a affaire à des bombes qui roulent à tombeau ouvert ou bien c’est papy qui traine sa vieille camionnette.

– Con niebla y lluvia, disminuya velocidad. (Lorsqu’il y a des nuages ou de la pluie, diminuez votre vitesse) — Comme ça, si on ne voit pas devant ou c’est glissant, vaut mieux ralentir?  Ouin, j’vais y penser.

– No hay que llegar primero, hay que llegar a salvo. (Il ne s’agit pas d’arriver le premier mais d’arriver en bonne santé) — Si ça ce n’est pas paternaliste…

– Respete el alto del semaforo. (Respecte l’arrêt au feu de circulation) — Vaudrait peut-être mieux mettre un rond-point finalement…

– No rebase con raya continua. (Ne dépassez pas avec des lignes continues) — Comment ça? Si je roule super vite, la ligne est toujours continue… ce n’est pas juste!

– No prenda fuego sobre el pavimiento. (Ne mettez pas de feu sur le pavé) — Mettre le feu sur le pavé?!!!  J’ai mon voyage!

Prochain article : l’entretien des véhicules…

Mexico TI : les routes – 2ième partie


Le permis de conduire

Cette formalité administrative existe ici aussi. D’ailleurs, il y a quelques années, Carlos est allé passer son permis de conduire mexicain pour des raisons administratives liées à sa nationalité. En gros, ça se passe comme au Canada. Il y a un examen théorique et un examen pratique.

Dans le premier, inutile d’étudier car, la plupart des questions sont très faciles comme par exemple celle-ci dont Carlos s’est souvenu : Combien de personnes maximum peuvent circuler sur une moto au même moment.

A) 1 personne

B) 2 personnes

C) 4 personnes

D) Aucune de ces réponses.

Vous et moi répondrions probablement « B » car, avec « A », c’est le choix le plus probable. Il s’en trouve pourtant qui doivent répondre « C » car, nous en voyons de temps à autre qui réussissent à entasser une famille entière sur un seul de ces véhicules à deux roues. J’ai vu un type se promener en ville avec sa femme assise derrière lui, un bébé dans les bras (donc, elle ne pouvait s’accrocher nulle part) et un autre enfant d’environ 6 ans assis plus ou moins sur l’espace restant à l’arrière.

L’examen pratique est également assez facile quoique les règles de la route soient parfois différentes du Canada surtout en ce qui a trait aux ronds-points (glorieta). Officiellement, ceux qui sont déjà engagés ont la préférence. Officieusement, il existe des règles obscures qui disent que si tu contournes le rond-point pour continuer tout doit, tu n’as pas d’arrêt à faire (l’autre type, là, est-ce qu’il le sait?). Ou encore, si tu es engagé mais qu’un véhicule plus gros que le tiens s’en vient, c’est mieux de le laisser passer.  Sans oublier les motos qui, elles, ne semblent être régies par aucune règle en particulier.

Est-ce que Carlos a réussi son examen théorique? Bien entendu et du premier coup avec ça!

Est-ce que Carlos a réussi son examen pratique? Pas du tout, bien entendu, mais pas parce qu’il ne connaissait pas les règles et subtilités, plutôt parce qu’il devait débourser un petit extra pour l’obtenir. Il a fallu marchander ferme et, au début, Carlos a refusé d’entrer dans l’engrenage mais lorsque le type lui a fait comprendre qu’il n’aurait pas son papier et qu’il devrait revenir (inlassablement jusqu’à ce qu’il desserre les cordons de la bourse), il a finalement payé comme tout le monde.

D’ailleurs, le problème de la corruption est tellement fréquent que plusieurs états mexicains auraient abolis les examens pour éviter que les usagers aient à débourser pour ces « extras ».  Pour avoir un permis, il suffit de payer quelques dizaines de dollars. Les seules limites sont celles de l’âge (ce qui n’empêche pas des jouvenceaux d’une dizaine d’années de conduire assis sur un bottin téléphonique pour voir par-dessus le tableau de bord de la voiture) et de la santé (aveugles s’abstenir – tout de même!).

Prochain article : la signalisation…

Mexico TI : les routes – 1ière partie


Ça fait un moment que je veux écrire sur les routes mexicaines. Je vais prendre le prétexte de notre passage dans le Michoacán pour vous expliquer comment ça marche ici avec mes yeux de conductrice nord-américaine.

Les statistiques

Les accidents de la route au Mexique entrainent la perte d’environ 17 000 vies chaque année. Le taux de mortalité est de 20 décès pour 100 000 habitants. La majorité (68%) des personnes tuées sont des passagers de véhicules à quatre roues même si les piétons constituent également une proportion importante (21%) de ces décès.

Selon la récente publication du rapport mondial de l’OMS sur la sécurité routière, même s’il y a des lois régulant la vitesse sur les routes, le taux d’alcoolémie au volant, le port de la ceinture ou du casque, elles demeurent rarement appliquées.

Un article publié dans The Economist en octobre 2011 en rajoute :

Dans le monde entier, 6 décès de la route sur 10 se produiront dans 12 pays seulement, dont l’un est le Mexique. (…) Chaque année, environ 24 000 personnes perdent la vie sur les routes défoncées du Mexique, soit près du double du nombre qui meurent aux mains de ses cartels de la drogue. Notons également qu’un autre 600 000 est blessé toujours dans les mêmes circonstances.

L’Organisation mondiale de la Santé estime qu’avec un Pérou montagneux et un Venezuela mal gouverné, le Mexique a les routes les plus dangereuses d’Amérique latine.

Prochain article : le permis de conduire…