Mexico TI : les origines du mot


Nous partons demain pour Mexico, la capitale, où nous passerons quelques jours de vacances. Je faisais donc des recherches pour mon prochain articles lorsque je suis tombée par hasard sur de vieilles notes portant sur les origines du mot « Mexique ».

Je me rappelle vaguement les sites où j’ai dénichés les informations qui suivent mais je n’ai pas pris les URL en note donc, si ces personnes tombent éventuellement sur mon blogue et reconnaissent leur propre texte, j’en appelle à leur indulgence. J’ose espérer qu’elles verront la chose non pas comme du plagiat mais comme un simple intérêt pour le sujet repris ici.

Pourquoi Mexitly …?

Le nom officiel du Mexique est Les États Unis Mexicains et pourtant peu de monde le sait. Il est en effet plus connu sous le nom de Mexique, de la même manière que Les États Unis d’Amérique sont appelés L’Amérique. Ce qui, en passant, est un non sens, car les mexicains, comme tous les autres habitants de ce continent SONT américains sans pour autant habiter les États-Unis d’Amérique.

Mais revenons à Mexico. Les origines de ce nom se trouvent d’après les étymologistes et historiens dans le language nahuatl, langue parlée par les mexicas ou aztèques. Ces derniers seraient les ancêtres d’une ancienne civilisation venue d’Aztlán (situé au centre du pays) pour fonder Tenochtitlan devenue par la suite la ville de Mexico.

Cependant le sens de México est imprécis, car il en existerait plus d’une centaine d’explications différentes. Abrégeons donc aux plus importantes.

– La version plus souvent énoncée est mexi et co, qui signifie Lieu des Mexicas.

– La seconde interprétation, Mexitli (prononcer « meshitli ») est la contraction du mot metztli qui signifie la lune et xictli,  le nombril. Donc, littéralement, cela voudrait dire le nombril de la lune ou plus précisément le fils de la lune.

Huitzilopochtli

Huitzilopochtli représenté dans le Codex Telleriano-Remensis

– Une autre théorie mentionne que Méxitli évoque le nom du plus important dieu des Aztèques, Huitzilopochtli. Fils de la lune et du soleil, il était le dieu de la guerre et du soleil. Si tel est le cas, Mexico signifierait alors là où se trouve Méxitli, c’est à dire l’endroit où l’on vénère Huitzilopochtli.

– Finalement, il ne faut pas oublier que l’agave est une plante cactée très importante pour les mexicains depuis la nuit de temps. Si importante que l’on trouve même ses traces dans l’origine du nom Mexico, puisque il y a des auteurs qui pensent que le nom nahuatl de l’agave, metl, mélangé avec un autre nom nahuatl, xitli qui veut dire centre ou nombril, donnerait de nouveau Méxitli.

Tenochtitlan

Tenotchitlan

Dans la partie occidentale du lac Texcoco, Mexico-Tenochtitlan occupait la partie sud de l'île au centre de la carte, en-dessous de la ligne rouge, la partie nord étant Mexico-Tlatelolco (reconstitution de Hanns J. Prem, 2008).

Tenochtitlan est l’ancienne capitale  de l’empire aztèque. Elle fut bâtie sur une île située sur le lac Texcoco dont une grande partie a été asséchée par la suite.

Elle était coupée par de longues avenues, traversée par des canaux et reliée au continent par des chaussées. En 1521, les conquistadors espagnols, sous les ordres d’Hernán Cortés, détruisirent une grande partie de la ville, et plus particulièrement tout ce qui pouvait rappeler les cultes idolâtres aztèques. Par la suite, ils y fondèrent Mexico qui devint la capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Espagne.

Selon les inscriptions et les codex aztèques, les Mexicas, qui étaient les derniers arrivés dans la vallée de Mexico, furent chassés par le souverain de la ville de Culhuacan, dont ils avaient sacrifié la fille et s’enfoncèrent dans les marécages du lac de Texcoco. Selon les prédictions de leurs chefs religieux, cependant, les Mexicas, jusqu’alors nomades, devaient se sédentariser définitivement lorsqu’ils apercevraient un aigle sur un cactus (nopal). Selon le mythe de la fondation de Mexico-Tenochtitlan, c’est en 1325 que les Mexicas virent se réaliser la prédiction, sur un îlot au milieu du lac Texcoco.

Le lac Texcoco

À partir du xviiie siècle, on commença à assécher le lac par l’intermédiaire de canaux et d’un tunnel en direction du fleuve Pánuco. Ceci n’endigua pas immédiatement les inondations car la majeure partie de la ville était alors située sous le niveau phréatique.

Mais on ne stoppa réellement les inondations qu’à partir du xxe siècle et de la construction du Drenaje Profundo. En effet, en 1967 a commencé le construction d’un réseau de plusieurs centaines de kilomètres de tunnels, entre 30 à 250 mètres de profondeur. Le tunnel central a un diamètre de 6,5 mètres et évacue l’eau de pluie hors de la vallée.

Cependant, les conséquences écologiques de l’assèchement sont énormes et Mexico souffre désormais d’un manque d’eau. De plus, avec son développement (tout comme de nombreuses villes du Mexique) et le pompage de l’eau potable en profondeur, la ville s’enfonce peu à peu dans le sol par subsidence, de plusieurs centimètres chaque année.

Mexico TI : le pape


Le pape est au Mexique. Pas n’importe où, il est présentement à Leon et en fin d’après-midi, il sera ici même à Guanajuato. C’est la première fois qu’un pape vient à Guanajuato. Jean-Paul II était bien passé par le Mexique mais c’était il y a longtemps.

L’état de Guanajuato est de confession catholique à 95% (environ) donc, la venue du Saint-Père est nécessairement un évènement.  Pour la durée de sa courte visite de 3 jours, un important dispositif de sécurité a été mis en place ce qui occasionne des problèmes de circulation entre les différents lieux où il passera.

Ici, les impacts sont réduits car, il ne viendra que quelques heures aujourd’hui. Toutefois, les écoles ont dû être fermée hier car, les parents auraient eu trop de mal à voyager leurs enfants. Dans la classe d’Isabelle, c’est la moitié de ses collègues de classe qui ne se sont pas présentés.  Dans celle de Philippe, à peine quelques uns.  Inutile de dire que nos deux moineaux n’avaient pas vraiment d’excuse valable pour manquer l’école.

Pour ceux qui connaissent Guanajuato, la rue Alhondiga (rue principale nous permettant de communiquer avec la ville et ses environs) sera fermée à partir de la glorieta Dos Rios. La plupart des déplacements en ville se fera donc à pied.

Hier, en compagnie de Mme Tremblay, nous avons assisté en direct à la télévision à l’arrivée du pape. Ce dernier arrivait directement d’Italie à bord d’un 767 d’Alitalia.  Des estrades avaient été dressés à l’aéroport pour accueillir la foule.  Le président du Mexique était présent avec son épouse de même que toute une brochette de politiciens.

Après les discours d’usage (celui du président était un peu long et redondant à mon avis, on avait l’impression de vouloir impressionner le pape avec des mots soigneusement choisis et vertueux à souhait), il y a eu un cours spectacle de danse folklorique et des mariachis. La cérémonie était assez courte dans son ensemble mais il faut dire que notre invité spécial venait de faire plus de 14 heures d’avion et qu’à 85 ans passé, faut pas trop abusé.

C’est donc en serrant des mains et en bénissant nombres de personnes présentes que le pape a finalement rejoint la Papemobile dans laquelle il devait faire encore plusieurs kilomètres à pas de tortue pour rejoindre son lieu de résidence.

Dans l’ensemble, il avait l’air en forme bien que l’âge semblait lui peser beaucoup. Il faisait chaud à Leon et toute les précautions avaient été prises pour alléger le climat pour le Saint-Père.

Aujourd’hui, Mme Tremblay va partir vers 14h00 pour aller sur la rue Sopena où elle a une propriété. Cette rue étant sur le passage du pape, pour sa visite de ce soir, nous devrions la rejoindre pour profiter des balcons de Mme Tremblay.

Je ne suis pas particulièrement sensible à ce genre d’évènement étant moi-même athée. Je reconnais cependant que la ferveur populaire est impressionnante et que l’homme a du mérite. À son âge, et sans oublier qu’il ne souhaitait pas devenir pape en raison de la charge écrasante que cela représentait, il faut un certain courage pour faire ce genre de chose. En tous les cas, moi, je ne l’envie pas du tout.  Je salue donc sa visite sobrement et sachant qu’il s’agit tout de même d’un évènement historique pour les Mexicains.

Mexico TI : Luna et Arena


Jeudi le 23 février ne s’est pas terminé comme les autres jours. Il restera gravé dans nos mémoires et par-dessus tout, dans celle des enfants.

Carlos était allé courir comme il le fait habituellement en fin d’après-midi. À son retour, alors que nous nous croisions, il me dit qu’il a vu une vache morte au milieu de la route de terre où il courait. Il ajoute qu’un peu plus loin, il a aperçu deux chiots perchés sur un rocher dans la montagne. Sur le chemin du retour, les chiots sont toujours là et il remarque alors qu’un troisième chien, adulte, est couché près d’eux.  Il décide d’aller voir de plus près et grimpe les quelques mètres qui le séparent des chiots.

Le troisième chien, probablement la mère, est morte. Elle a dû tomber de haut. Les chiots sont tous petits et amicaux.  Il les redescend donc avec lui et continue sa course alors que ses deux nouveaux amis le suivent tant bien que mal sur leurs petites pattes.

En cours de route, il rencontre un groupe de jeunes gens avec quatre chiens. Il leur demande s’ils peuvent s’occuper des chiots et ceux-ci semblent accepter. Carlos repart donc la conscience en paix.

Pour qu’il prenne la peine de me raconter tout ça, il doit certainement y avoir un malaise donc lorsqu’il me raconte son aventure, je lui dis aussitôt :

– Quoi? Tu as laissé les chiots tout seul?

– Ben, non, les jeunes vont s’en occuper.

– Vraiment?!!!  Tu penses ça? Combien tu gages que ça n’est pas le cas?

Pris de remord, il me propose de retourner sur place pour en avoir le cœur net. Le temps de confier les enfants à grand-maman et nous voilà parti.  Une fois sur place, les chiots sont de retour sur la corniche où se trouve leur mère morte. Ils sont tous petits. Carlos me regarde, incertain.

– Qu’est-ce qu’on fait?

– Comment qu’est-ce qu’on fait! On va les chercher quelle question! On ne va quand même pas les laisser mourir là.

Refusant que je monte (sous prétexte que c’est dangereux etc.), Carlos remonte là-haut une deuxième fois et ramène les deux chiots que j’enveloppe dans mon manteau. Je sais qu’ils sont pleins de puce mais il commence à faire froid et les deux tremblent dans mes bras.

De retour à la maison, Isabelle et Philippe tombent évidemment sous le charme de ces deux pauvres créatures. Leur histoire est triste. Ils n’ont plus de maman. Ils sont maigres et déshydratés. Leur pelage est clairsemé. Ne sachant pas quel âge ils ont, nous leur donnons un bol de lait… ils en boiront quatre en tout.

Le lendemain, nous les amenons chez le vétérinaire pour savoir à quoi s’en tenir. Le verdict : ce sont deux demoiselles en assez bonne forme et elles ont entre deux et trois mois. Que va-t-on en faire? On se regarde un instant mais nous avons déjà pris la décision plus tôt. Nous les garderons.

Deux vaccins, un traitement antipuces et un vermifuge plus tard, nous les ramenons à la maison en faisant un détour par l’épicerie pour acheter de la moulée pour chiots et du shampoing.

Lorsque les enfants reviennent de l’école, c’est la fête. Isabelle décrète tout de go que ce sont ses « bébés » et qu’elle va s’en occuper.  L’après-midi passe en alternant les sorties pour les besoins et les périodes de repos. Elles dorment beaucoup du moins pendant les premiers jours.

Le traitement antipuce fonctionne à merveille. Tel que promis sur l’emballage, les vilaines bestioles tombent les unes après les autres et le soir venu, plus une seule d’entre-elles ne hantent encore nos deux petites amies.

Luna et Arena - le lendemain de leur arrivéeLe samedi, elles sont baptisées : Luna pour la demoiselle blanche avec le visage séparé en deux (blanc et brun) et Arena (sable en espagnol) pour celle couleur sable que l’on cherche tout le temps car, elle se confond remarquablement bien avec le paysage.

Elles sont amicales. Elles sont joyeuses. Elles ont les yeux verts. Elles sont mignonnes comme tout… et elles doivent apprendre la propreté! 🙂

Après quelques jours, elles reconnaissent leur nom. Arena refuse même de rentrer dans la maison si elle n’a pas terminé de faire ses petites affaires. Nous avons espoir qu’elles seront propres rapidement. Au fil des jours, Isabelle tient parole et se lève 15 minutes plus tôt tous les matins pour sortir et faire manger ses deux petites amies avant de partir pour l’école. Quant à Philou, il apprend à les prendre dans ses bras. Au début, il est craintif. Il n’a pas peur d’être mordu, il ne sait simplement pas comme s’y prendre.  Je lui montre et depuis, même s’il demeure hésitant, il se débrouille très bien.

Voilà donc l’histoire de Luna et Arena du moins jusqu’à maintenant. Pour le moment, en attendant que leur poil repousse et qu’elles « reprennent du poil de la bête » (bien choisi, n’est-ce pas?), elles dorment dans la maison car, les nuits sont encore froides.  Éventuellement, elles coucheront dehors, à la mexicaine.  Le jour, elles s’amusent dans le jardin où nous leur rendons visite régulièrement. Une fois par jour, nous les amenons marcher dans la montagne mais on y va mollo pour le moment. Elles ont toute une pente à remonter.

Maintenant, comme dirait Guy A. Lepage, la question qui tue : mais qu’est-ce qu’on va faire d’elles quand on va revenir au Canada?

Réponse : on va les ramener avec nous bien entendu.

Dans quoi s’est-on lancé?

Réponse : bonne question mais que pouvions-nous faire d’autre?

Un chien passe encore mais deux?

Réponse : en fait, c’est mieux comme ça car, elles s’amusent entre-elles.  Elles s’ennuient moins. Et puis, ce sont deux petits chiens qui ne seront jamais gros. Ça ne prend pas trop de place et ça mange raisonnablement.

Est-ce qu’on va le regretter?

Réponse : nous ne regrettons pas de les avoir pris avec nous. L’un comme l’autre n’aurions pas pu nous résoudre à les laisser mourir dans la montagne.  Il y a des moments comme ceux-là que l’on ne choisit pas. On se retrouve devant une situation où une seule issue semble possible même si jamais on ne l’avait prévu. Les conséquences sont connues donc, on n’agit pas seulement sur un coup de tête. Le mot regret est présent à notre esprit car, nous sommes conscients de ne pas avoir choisi mais il ne nous hante pas.

Je termine en disant que Carlos m’a pris de vitesse en publiant cette aventure sur Facebook où il a reçu de nombreuses félicitations de la part de la gent féminine. 🙂  Le héros est fier de son exploit!

Mexico TI : les rois mages


Je suis déjà en retard pour raconter cet épisode mais j’attendais les photos.

Au Canada, c’est à Noël qu’on remet les cadeaux aux enfants sages… ou presque sages.

Galleta de los Reyes

Au Mexique, Noël est une fête à caractère plus religieux centré sur l’histoire de la naissance de Jésus.  C’est donc plutôt à la fête des rois mages qu’on offre des cadeaux.  C’est aussi à cette occasion qu’on mange la fameuse galette des rois qui prend ici des proportions gigantesques.  La nôtre devait faire pas loin de deux pieds de diamètre. Il s’agit en fait d’une sorte de gâteau que l’on partage avec toute la famille. Inutile de penser à le manger seul en cachette sinon, la tradition prendrait le bord.

Vous vous rappelez de la fève?  Et bien, avec le temps, elle s’est muée en petite figurine de plastique blanc représentant l’enfant Jésus. Elles font environ deux centimètres de long et on en trouve plusieurs dans le gâteau.  Lorsqu’on coupe des parts, tout le monde cherche fébrilement le p’tit Jésus car, si on tombe dessus, c’est à nous qu’incombe la responsabilité d’organiser une petite fête environ 1 mois plus tard où on invitera obligatoirement tout le monde présent.

J’allais oublier, le gâteau s’accompagne habituellement de chocolat chaud et on trempe notre gâteau dedans pour le manger (c’est moins sec).

Classe de Philippe

Classe de Philippe - le voyez-vous?

Évidemment, c’est une occasion en or pour souligner tout ça à l’école également. Je ne sais pas si c’est toujours la même chose mais cette année, la classe de deuxième donc celle de Philippe avait préparé une petite cérémonie à laquelle participait l’ensemble des élèves. Par contre, seuls les parents des enfants de deuxième étaient invités à la fête… donc, on était là! 🙂

Pour donner un peu de caractère à tout ça, nous avons eu droit à la « Marcha » et à l’hymne national.  Pendant le chant entonné par toute l’école et les parents présents (sauf nous qui ne connaissions pas la chanson), nous étions debout le coude droit levé et le bras replié sur notre corps. Notre main droite était à plat (horizontale) au niveau de notre coeur. Wow!

Honor a la bandera

Honor a la bandera

Je ne sais pas trop de quoi j’avais l’air mais ça devait être un peu comme les rares fois où je vais à l’église et que je ne me rappelle plus ce qu’il faut faire. Je regarde alors les gens autour de moi et je les imite du mieux que je peux. Toutefois, tous ces rituels m’intriguent grandement alors j’imagine que je dois jeter des coups d’oeil un peu partout tout au long de la cérémonie.  J’aime voir les visages recueillis des gens qui m’entourent.  Ils y croient. C’est beau.

Je ne suis pas du genre « super nationaliste » mais enseigner l’hymne national aux enfants et le leur faire pratiquer une fois par mois, c’est quand même pas excessif à mes yeux!  L’unité qui se dégage de cette cérémonie est magnifique. Ça impose le respect.  Ça cultive aussi le sentiment de fierté nationale… ce dont le Canada aurait bien besoin. 😉

Bon, à un certain moment donné, un petit garçon a commencé à raconter quelque chose (que je n’ai pas compris) avec sa petit voix flûtée.  Graduellement plusieurs de ses collègues de classe (classe de Philippe) sont venus faire leur petit boniment à tour de rôle. Rendu au tour de Philippe, ils étaient plusieurs pour réciter un petit poème sur les rois mages. Le voici d’ailleurs :

Los reyes magos

Fatigados de andar por los caminos,

tres viajeros amables y sonrientes

van dejando en las casas los presentes

de madera, metal y cristalinos.

Son los reyes, solemnes peregrinos

quienes brindan felices y  vehementes,

la bondad a los dulces inocentes

con regalos hermosos y divinos.

Y los pobres y ricos pequeñuelos,

abandonan su lecho el « seis de enero »

para buscar con júbilos y anhelos,

el juguete bonito y placentero

que desciende anualmente de los cielos,

perfumado por hondo pebetero.

Les ballons

Les ballons

Ensuite, il y a eu une petite pièce de théâtre où les rois mages donnaient des cadeaux à des enfants sages. Ça s’est terminé par un lancer de ballons gonflés à l’hélium qui sont partis très haut dans le ciel… sauf un qui s’est pris dans les branches d’un arbre. Ça n’était pas prévu évidemment! 🙂

Mexico TI : revue 2011


Les lutins statisticiens chez WordPress.com ont préparé un rapport annuel 2011 pour ce blogue.

Voici un extrait:

Un cable car à San Francisco contient 60 personnes. Ce blog a été visité environ 1 800 fois en 2011. Si c’était un cable car, il aurait fallu à peu près 30 voyages pour transporter autant de personnes.

Cliquez ici pour voir le rapport complet.

Mexico TI : Moroleón otra vez


Suite des nouvelles familiales!

La deuxième nouvelle intéressante est qu’Isabelle grandit. Encore des jeans qui ne font plus. Elle se promène avec des pantalons à marée haute depuis déjà un petit moment mais comme le fait de grandir est graduel, on dirait qu’on ne le voit pas tout de suite. Toujours est-il que grand-maman Célia, elle, a tout vu.  C’est ainsi que, les enfants ayant congé mardi, nous avons fait un deuxième saut à Moroleón, la ville des vêtements dont j’ai déjà parlé dans une autre chronique.

Cette fois-ci, on ne prend pas de chance, la van reste dans la cour et c’est avec le 4×4 de grand-maman qu’on prend la route. Quelques heures plus tard, nous arrivons à destination. Il y a beaucoup moins de monde que la dernière fois. C’est pas mal moins impressionnant.  À tel point que je me surprends à penser que finalement, ce n’est pas si grand que ça!!! Wow!  Est-ce que je deviens blasée?

Cette fois-ci, nous stationnerons dans la rue. Carlos a repéré un minuscule emplacement coincé entre un pick-up vert (gigantesque) et une voiture mi-van/mi-voiture. Carlos se glisse habilement entre les deux et nous voilà prêt à descendre… d’un seul côté car, de l’autre, on peut à peine ouvrir la porte. Faut croire que Mme Tremblay n’est pas une personne anxieuse en ce qui concerne sa voiture.

Et puis, vlan! La question piège!

– Heu… Hélène, est-ce que tu as encore de l’argent? (c’est Carlos qui me regarde incertain)

– Comment ça, vous n’avez pas d’argent? (Mme Tremblay lève les yeux au ciel. Au Mexique, on paye surtout cash, à plus forte raison ici)

– Attends, je vérifie. (c’est moi, je me sens subitement un peu idiote de ne pas avoir pensé à ce « détail ») Heu, il me reste 450 pesos.

Carlos sourit. On est sauvé. Notre réputation est sauve. Avec 450 pesos (environ 35$ canadien), on va loin.

Nous commençons donc à chercher des jeans pour la Choupette, des cotons ouatés pour les nuits fraiches et peut-être une petite robe encore pour la Choupette pour le mariage de Jorge, l’ouvrier principal de Mme Tremblay.

Il fait soleil. Il fait chaud. Il y a des tonnes de magasins. Nous entrons dans certains pratiquement au hasard et nous découvrons durant nos recherches que les chandails de coton ouatés sans capuchons et sans zipper, ça n’existe pratiquement plus. Nous en trouverons tout de même mais à prix d’or (pour le Mexique et surtout pour notre maigre budget).

Nous aurons plus de chance avec les jeans bien qu’Isabelle, en grandissant, ait développé des goûts très, disons, précis sur ce qu’elle souhaite porter.

– Celui-ci n’est pas bleu.

Ou encore :

– Celui-ci est bleu mais pas le bon bleu.

Sans oublier :

Celui-là a des grandes poches.

Et finalement :

Celui-là, il est… poche (justement)!

Heureusement, trois jeans feront finalement l’affaire.

Il est déjà 15h00 et personne n’a mangé depuis le matin. Je trouve que les enfants sont pas mal bons. Philippe commence à rouspéter mais impossible de le lui reprocher.

Retour à la voiture. Elle est maintenant coincée entre le même gros pick-up vert mais de l’autre côté, c’est maintenant une mini-van… très, très près de notre voiture. Impossible de monter à bord. Carlos réussi à se glisser par le siège du passager et recule pour que nous puissions monter. Et nous voilà sur le chemin du retour.

Les enfants se plongent dans leurs jeux sur leur Nintendo DS et nous, on cherche la sortie de la ville. Personne n’est certain du chemin à suivre. Nous avons bien une vague idée mais évidemment, les panneaux de signalisation sont rares. Mme Tremblay baisse sa fenêtre à plusieurs reprises pour demander à des passants. Ceux-ci nous guident invariablement dans des directions toutes plus improbables les unes que les autres mais, contre toute attente, on croise des panneaux qui nous indiquent de temps à autre que nous sommes sur le bon chemin.

Honnêtement, s’il n’y avait pas des passants ou quel qu’autres indications, je crois que jamais on aurait cru que ce chemin dûment balisé mènerait jusqu’à l’autoroute.

Nous arriverons à Guanajuato vers 17h30. Carlos a acheté des « cochonneries » sur le chemin pour calmer la faim des enfants. Je pensais qu’on arrêterait dans un resto mais il semble que ça ne faisait pas partie des plans.  Je mange donc mon petit sac de chips au fromage (ouach!), mange quelques biscuits à brisures de chocolat et un peu d’eau. Tout le monde en fera autant.

Et voilà pour la deuxième escapade à Moroleón!

Mexico TI : l’argent


Pépite d'argent

Pépite d'argent

Je ne pouvais pas passer à côté d’un sujet, plus sérieux certes, mais incontournable lorsqu’il est question du Mexique et de ses ressources naturelles. Voici donc l’histoire de l’argent.

L’argent est un métal noble connu depuis l’Antiquité. On mentionne entre autre dans le Livre de la Genèse qu’il est séparé du plomb depuis le 4ième millénaire avant JC. On sait également que les mines d’argent de Laurium qui étaient alors très riche fournissaient la matière première nécessaire à la fabrication de la monnaie pour l’économie de l’antique cité d’Athènes.

Depuis le milieu du 15e siècle, on commença à extraire l’argent en grande quantité à partir de minerais de cuivre en utilisant le processus de liquation (ségrégation macroscopique par formation d’une phase liquide) créant ainsi un boom dans l’industrie minière et métallurgique de l’Europe centrale. C’est lors de la conquête des Amériques, dans les territoires découvert en 1546 et aujourd’hui appelés Zacatecas (Mexique) et Potosi (Bolivie), qu’on ramena en Europe des quantités phénoménales du précieux métal ce qui déclencha une période d’inflation en Europe. On dit même qu’il y avait tellement d’argent dans les territoires du Nouveau-Monde que le conquistador Francisco Pizarro ferrait son cheval avec des fers en argent.

Vue topographique de la région de Guanajuato

Vue topographique de la région de Guanajuato

Plus près de nous, c’est à Guanajuato même que l’on découvrit dans les années 1600 la mine de Valenciana qui allait devenir célèbre de par le fait qu’elle était assise sur la Veta Madre, la légendaire veine mère. Exploitée alors par les Espagnols, elle employait un siècle plus tard environ 10 000 péons (ouvriers) dans des conditions épouvantables. On dit que le travail de mineur était tellement dur que leur espérance de vie était de 10 ans à partir du moment où ils commençaient à y travailler.

Guanajuato Mine-Rayas Shaft

Guanajuato Mine-Rayas Shaft

La Boca del Infierno, le puit central de la mine, fait 9 mètres de large et descend à jusqu’à 500 mètres de profondeur dans la Veta Madre. Aujourd’hui, les concessions minières ont été octroyées à une compagnie canadienne basée à Vancouver, Great Panther Silver. C’est eux qui exploitent les mines de la région dont celle de Valenciana.

En 2010, le Mexique fut le premier producteur mondial d’argent en produisant 3999 tonnes soit 17% de la production annuelle mondiale.

L’argent trouve des applications dans des domaines très diversifiés tels la monnaie, la bijouterie, la dentisterie la photographie et l’électronique, les miroirs et autres appareils optiques, la médecine, l’industrie du vêtement ainsi que diverses applications commerciales et industrielles incluant l’industrie alimentaire. Il aurait des propriétés désinfectantes et antimicrobiennes. Il a également le plus haut taux de conductivités de tous les métaux.

Suggestion de lecture :

Mexique 1909 – Dans un district argentifère du Mexique
Les mines d’argent de Potosi

Mexico TI : El Cervantino


Festival Cervantino - 39e edition

Festival Cervantino - 39e edition

Depuis 39 ans, Guanajuato est l’hôte du Festival Internacional Cervantino, un événement culturel annuel qui, en 2010, a attiré pas moins de 179 000 personnes et permit de vendre 463 000 billets générant ainsi des revenus de 423 millions de pesos. Les festivités qui durent près de trois semaines offrent au public de cette année des centaines de spectacles gratuits et payants dans lesquels évolueront 2 800 artistes provenant de 29 pays.  Il y en a pour tous les goûts : concert,  danse, théâtre, cirque, film, conférence, atelier etc. Le budget de cette édition est évalué à 122 millions de pesos.

Historiquement parlant, c’est un certain Enrique Rueles qui, dans les années 60, mit en place un évènement annuel appelé  Entremeses de Miguel de Cervantes Saaevedra. L’objectif était alors de découvrir de courtes œuvres du célèbre auteur de Don Quichotte.

En 1972, l’événement fut séparé en deux afin de permettre aux « Entremeses » de se développer d’avantage. Ainsi naquis le Coloquio Cervantino, de juin à septembre alors que les « Entremeses » avaient lieu à l’automne. La même année, le président Luis Echeverria Álvarez permit la fondation d’un festival culturel de calibre international qu’il destina tout d’abord à la ville d’Acapulco sur la côte ouest du Mexique. Ce fut finalement la ville de Guanajuato qui fut choisie pour sa tradition des « Entremeses » ainsi que pour sa valeur historique. La première édition du festival à Guanajuato eu lieu en 1972 et présenta une brochette d’artistes provenant de 14 pays différents.

En 1989, la ville de Guanajuato fait son entrée au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco permettant ainsi la restauration des principaux édifices coloniaux de la cité. Grâce à ces investissements et à sa renommée grandissante, le Festival continuera à se développer jusqu’en l’an 2000 où il commencera une nouvelle coutume : présenter un pays ou un état en tant qu’invité spécial.

Sur une base quotidienne, les habitants de Guanajuato et des environs doivent composer avec une sécurité accrue (militaires, policiers…), des embouteillages et beaucoup de visiteurs qui viennent toutefois gonfler les coffres des commerçants. La manne est appréciée par ailleurs et les retombées économiques sont très intéressantes.

Lorsqu’on circule en ville, il y a du monde partout et presque tout le temps. Le principal sujet de conversation touche la circulation automobile (cauchemardesque) et le stationnement (un défi quotidien). Imaginez cette ville d’environ 70 000 habitant (153 000 lorsqu’on considère les banlieues), construite à l’époque des Espagnols et dont le centre-ville n’a aucun feu de circulation (en raison des règles du Patrimoine de l’Unesco).  Comme les rues sont souvent étroites, la plupart d’entre-elles sont des sens uniques interminables et entortillés comme des spaghettis. Tout un dépaysement pour les touristes!

Comme vous pouvez vous en douter, nous avons ressorti notre chapeau de touriste ces jours-ci afin de profiter de quelques spectacles. Je vous les présenterai dans mon prochain article.

Mexico TI : Je suis brune


Vous croyez que j’ai bronzé?  Et bien non, enfin je dois bien avoir un petit hâle mais sans plus. Je fais plutôt référence à ma visite chez la coiffeuse.  Une autre aventure typiquement mexicaine et imprévisible! 🙂

Avant de partir du Canada, mon coiffeur et ami de longue date (nous avons été au Cégep ensemble) m’avait fait promettre de ne pas soumettre ma chevelure à n’importe quel produit lorsque je serai au Mexique. Pour lui, les cheveux de ses clientes, c’est sacré (évidemment)!  Seuls les produits Goldwell valent la peine d’être utilisés pour ne pas abîmer la matière première.  Le problème, c’est qu’au Mexique, on trouve surtout les produits de l’Oréal et que ces derniers ne devaient être utilisés sous aucun prétexte selon lui.

Je m’étais donc résolue à éviter les teintures pendant la durée de notre séjour et comme j’ai les cheveux passablement gris, Réal (le coiffeur et ami) m’a donc teint les cheveux comme à l’habitude avant mon départ mais en insistant un peu plus que d’ordinaire pour les mèches blondes. Ainsi, la repousse ne paraitrait pas trop.

Le temps a passé et son évaluation des choses s’est avérée très juste. Honnêtement, à moins d’y regarder de près, on y aurait vu que du feu.  Le seul problème en étant résolument blonde est que je suis facilement repérée dans la foule. Les mexicains me regardent parfois avec insistance et au marché, on essaie de me vendre plus cher la plupart du temps car, je suis clairement identifiée comme étrangère et donc potentiellement « riche » (ce qui n’est pas vraiment le cas).

Bon, toujours est-il qu’un après-midi après l’école, nous avons invité Tere et ses enfants à venir manger à la maison. Après le repas, alors que les enfants jouaient sur la terrasse, Tere me dit (en espagnol évidemment) : « Si tu veux, je peux refaire ta teinture. La repousse commence à être longue. »  Un peu surprise, je réalise en poursuivant la discussion que Tere est non seulement coiffeuse mais également styliste.  Au Mexique, il y a des « peluquerias » et des « stylistas » i.e. les premiers coupent les cheveux tandis que les autres font également les teintures. Le statut social de l’un et de l’autre est très différent.

Vous devinerez qu’il était un peu difficile de lui dire non et de sortir l’histoire de mon coiffeur de Montréal. J’ai donc sauté sur l’occasion pour faire couper les cheveux des enfants et de Carlos d’abord (pour tester ses talents 🙂 ).

Le lundi suivant, Philippe et Isabelle passent sous les ciseaux de Tere avec succès. Elle coupe beaucoup mieux les cheveux que l’autre personne que Carlos a vu la dernière fois à San Javier. Je remarque également qu’elle utilise les produits Goldwells!!! Eureka!  Je suis sauvée!  J’ai en plus la bénédiction implicite de Réal.

Vers la fin de la même semaine, Carlos passe à son tour et ne peux refuser également la semi-teinture (shampoing colorant donc plus léger qu’une teinture) que Tere lui propose. Il avait pourtant dit qu’il ne souhaitait plus se colorer les cheveux mais comment dire non.  Il nous revient donc à la maison, jeune à nouveau et avec une coupe de cheveux décente.

Toute encouragée par les résultats de mon petit monde, je me dirige le lundi suivant chez Tere pour y passer à mon tour.

Nous avions rendez-vous à 9h30. Avant de partir, Carlos me prévient qu’en fait, Tere voulait probablement dire de venir À PARTIR DE 9h30 et non pas À 9h30. Je retarde donc un peu mon départ pour ne pas la prendre au dépourvu.

J’arrive donc chez-elle quelques dix minutes après l’heure dite. Je sonne et c’est une vieille dame qui vient me répondre. Je lui explique que j’ai rendez-vous avec Tere. La dame repart sans débarrer la porte et revient quelques minutes plus tard en me disant que Tere n’a pas de rendez-vous ce matin-là.  J’insiste un peu en croyant à un malentendu. La dame repart et revient encore quelques minutes plus tard en souriant. Elle débarre la porte et m’invite à entrer. Je m’assoie sur une chaise en attendant Tere. La dame m’explique que Tere est dans la douche et qu’elle va arriver sous peu. Je souris en repensant à ce que m’a dit Carlos le matin même.

Vers 10h15, Tere arrive enfin en se confondant en excuse. Elle m’explique qu’elle est revenue de Mexico (city) vers 4h du matin car, elle accompagnait sa fille à un spectacle de Justin Bieber.  Elle avait oublié notre rendez-vous. Pas grave, je me dis, j’ai tout mon temps.

Elle commence donc à appliquer la teinture et une fois que je suis bien badigeonnée, elle me dit qu’elle doit s’absenter quelques minutes. Je l’assure qu’il n’y a pas de problème.  Elle ne reviendra qu’une heure plus tard et c’est seulement à ce moment-là qu’elle me dit qu’elle est allée à l’école (donc à côté de chez Mme Tremblay) pour chercher sa plus jeune fille qui est très fatiguée par la balade à Mexico. Je suis surprise mais je ne dis rien. Que pourrais-je dire de toute façon. La situation semble tout à fait normale pour elle. Je pense à mon chakra « Hélène, au Mexique, on fait comme les Mexicains ».

La teinture qu’elle a appliquée avant de partir ne s’avère finalement n’être que des mèches car, elle commence à appliquer la vraie couleur.  Je marine donc 45 minutes de plus avant de finalement passer au lavabo… dans sa cuisine car, son lavabo de coiffeuse est brisé.  Pendant que je marinais, elle faisait sa vaisselle pour faire de la place.

Une fois les cheveux débarrassés de tous les produits colorants, je vois le résultat pour la première fois pendant qu’elle me sèche les cheveux. C’est foncé. C’est pas mal plus foncé que d’habitude. Ça me paraît alors presque noir. Alors que je croyais qu’elle ferait seulement une retouche de couleur à la racine, je comprends qu’elle a complètement reteint mes cheveux. La première phase était pour mettre quelques mèches un peu plus claires.

Elle m’explique alors sur un ton badin qu’au Mexique, comme l’eau est plus dure, la couleur sera « un peu plus foncée ». Elle me dit que le résultat est magnifique et très naturel. Je ne dis rien une fois de plus et j’acquiesce. Que pourrais-je dire de toute façon? Fait, c’est fait!  Faudra vivre avec alors tâchons de prendre la chose avec philosophie. C’est juste des cheveux après tout!

Pour couronner le tout (c’est le cas de le dire), une fois les cheveux secs, elle se met en devoir de boucler mes cheveux avec un fer à friser. Lorsque je sors de là, elle est enchantée du résultat alors que, de mon côté, je suis très mal à l’aise avec toutes ces boucles qui ne me ressemblent pas du tout… pas plus que la couleur en fait. Mais, je n’en laisserai rien paraître pour ne pas la blesser.

De retour à la maison, Carlos me regarde curieusement et sourit en coin. Je n’ai pas le temps de discuter, toute l’aventure a été tellement longue, qu’il est près de deux heures et il est temps d’aller chercher les enfants à l’école.

Sur place, Philippe me regarde du haut des escaliers sans me voir. Finalement, une petite lueur s’allume dans ses yeux et il reconnait sa mère.  Très peu délicatement mais typiquement de son âge, il me dira : « Ouin, t’es pas mal foncée maman, j’t’ai pas reconnu! J’aimais mieux ça avant. » 🙂

Isabelle, quant à elle, arrivera en souriant et en me disant que ça fait drôle de me voir les cheveux presque noirs et d’ajouter candidement : « Est-ce que ça va rester comme ça? »

Lorsque Mme Tremblay me voit dans l’après-midi, elle m’explique qu’au Mexique, les coiffeurs sont si peu habitués à voir des blondes qu’ils ratent systématiquement tous leurs premières teintures.  Toutes les étrangères qui s’y sont risquées ont fini brunes foncées. Avec un peu de chance, Tere aura noté son erreur (qu’elle ne pouvait pas officiellement reconnaitre pour autant) et améliorera la recette la prochaine fois.

En ce qui me concerne, il ne me reste plus qu’à m’habituer. Ça fait une semaine et je crois y être parvenue. Le seul ennui c’est que j’ai l’impression d’avoir toujours les cheveux gras même si ça n’est pas le cas. 🙂

Mexico TI : La Alhóndiga


Hier, 28 septembre 2011, était le jour de la commémoration de la prise de la Alhóndiga . J’en ai déjà un peu parlé dans d’autres articles mais voici tout de même un petit rappel (source Wikipédia).

Alhóndiga de Granaditas

Alhóndiga de Granaditas

La Alhóndiga de Granaditas (greniers publics) est un ancien bâtiment de Guanajuato construit pour remplacer un vieux grenier près de la rivière de la ville. Sa construction, ordonnée par Juan Antonio de Riaño y Bárcena, a duré de 1798 à 1809. Le bâtiment a été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco 1988.

Quand les troupes insurgées Miguel Hidalgo y Costilla menacent de reprendre la ville pendant la guerre d’indépendance du Mexique, Riaño décide de se réfugier dans la Alhóndiga avec beaucoup d’autres Espagnols et certains riches créoles. Riaño croit que la solidité du bâtiment et son emplacement l’aidera à repousser les attaques des insurgés, tactique qui a d’ailleurs fonctionnée au départ. Mais bientôt, les insurgés encerclent le bâtiment et commencent à jeter des pierres. Riaño meurt au cours de cette attaque.

El Pípila

El Pípila

Le siège s’annonce tout de même long car, le bâtiment est une véritable forteresse. Les insurgés décident alors de brûler la porte orientale afin de pouvoir investir les lieux. L’homme choisi pour accomplir cette tâche est Juan José Martínez «El Pipila », un mineur de Guanajuato d’une force physique extraordinaire.

Pour se protéger des balles et autres projectiles, ce dernier attache une grande pierre plate sur son dos et se rend jusqu’à la porte de la Alhóndiga où il verse du pétrole pour ensuite mettre le feu à l’aide d’une torche. Cette image est aujoud’hui immortalisée sur l’un des points culminant de la ville où un énorme monument domine.

The interior of the Alhóndiga

The interior of the Alhóndiga

Une fois la porte brulée, les insurgés pénètrent dans le bâtiment qu’ils mettent à sac en assassinant tous les occupants, hommes, femmes et enfants confondus.

À la fin de la journée, des centaines de corps sont enterrés, et toute la ville de Guanajuato est victime de pillage. À la suite de cet événement, Hidalgo décide de ne pas attaquer la ville de Mexico de crainte de voir ses troupes répéter ce terrible « exploit ».

The corner of the Alhóndiga where Hidalgo's head used to hang.

The corner of the Alhóndiga where Hidalgo's head used to hang.

Plus tard, Hidalgo et trois autres participants à cette célèbre bataille (Ignacio Allende, Aldama Juan, et José Mariano Jiménez) seront capturés et mis à mort par décapitation. Les quatre têtes furent accrochées aux quatre coins de l’Alhóndiga afin de décourager toute nouvelle tentative de révolte. Elles resteront suspendues là pendant dix ans soit jusqu’à ce que le Mexique ait obtenu son indépendance. Elles furent ensuite rapatriées à Mexico où elles furent inhumées dans El Angel de la Independencia.

Toujours est-il qu’hier, pour célébrer tout ça, il y avait une autre « marcha ». Cette fois, Isabelle n’y participait pas mais nous y sommes quand même allés pour voir le spectacle qui devait être encore plus grandiose que celui du jour de l’indépendance.  Comme Guanajuato est la capitale de l’état du même nom, c’est ici même que le spectacle avait lieu.  Il y avait des gens de partout. La police était également très présente sur tout le territoire. Des hélicoptères sillonnaient le ciel en permanence.

Il faisait beau… et chaud.  Nous étions en plein soleil.  Nous accompagnions notre nouvelle amie Tere avec ses trois enfants.  Sur le même parcours que la première fois, nous avons vu défilé des écoliers, des tonnes de fonctionnaires, des policiers, des danseurs, des marionnettes géantes, etc.  De 10h00 à 12h00, nous avons tiré des confettis et regardé le spectacle et la foule en liesse. Vers la fin, les enfants n’en pouvaient plus.  Philou, assis sur mes pieds (pour ne pas être assis directement par terre) m’a soudain regardé et m’a dit : maman, j’en peux plus, j’en peux vraiment plus. Et hop, mon p’tit homme se met à pleurer. Le signal du départ était donné.