Mexico TI : presque la fin


C’est presque terminé.

Les enfants ont fini l’école le 3 juillet sans aucun regret. Une autre étape franchie et, pour eux, des centaines de jour en moins avant de revoir leurs amis du Canada. Au fil des derniers mois, cette partie d’eux-même est devenue tranquillement une obsession. Revoir leurs amis, c’est aussi le retour à la normale, dans leur maison, dans leur quartier, dans un cadre qui ne les déstabilisent pas.

Ils ont aimé l’expérience mexicaine bien sûr, le climat en particulier mais rien de tous les aspects positifs du voyage ne vaut leur vie d’avant. La retrouver est devenu vicéral.

Carlos parle de départ pour la mi-août. Les enfants voudraient presque partir tout de suite. Moi, j’aimerais partir quelques jours après l’arrivée du frère de Carlos vers le 8 août. Donc, pas de consensus. Au final, une date ou une autre n’a pas tellement d’importance à priori mais le 8 me paraissait un juste milieu et me laisserait plus de temps pour préparer le retour en classe fin août.

Nos amis, les Brevet, vont arriver dans la journée et resteront avec nous plusieurs semaines. Ils logeront dans l’appartement « Las mariposas » cette fois-ci (anciennement El alacran). Nous avons très hâte de les voir arriver.

Comme Isabelle doit passer ses examens pour choisir son école secondaire au même titre que le jeune Clément Brevet, l’un et l’autre devront réserver une partie de leur été à réviser le programme scolaire de 5ième année. La grande soeur, Marie Brevet, les accompagnera dans cette tâche.

Normalement, je dois terminer un site web pour un client d’ici la fin du mois de juillet ce qui devrait m’occuper d’ici là.

J’espère que nous aurons l’occasion d’aller marcher dans la montagne. J’aimerais bien leur montrer El Orito, la zone écologique que j’ai silloné presque à tous les jours lors de mes promenades avec les chiens.

Je crois savoir que Carlos et Philippe (Brevet) envisagent de faire un marathon à Silao cette fin de semaine mais comme Carlos a été malade ces jours-ci (des huitres pas fraiches semble-t-il), je ne sais pas si ça va avoir lieu.

Nous avons commencé à trier les choses que nous n’allions pas emporter avec nous (livres scolaires, etc.) et qui devront rester ici. Nous avons acheté un nouveau divan pour l’appartement que nous habitons pour remplacer le vieux divan lit que les chiens avaient adopté. Il reste toute sorte de petits détails à prévoir encore mais dans l’ensemble, rien d’insurmontable.

Je ne sais pas si le temps et l’énergie seront au rendez-vous pour vous écrire à nouveau mais à notre retour, je devrais poursuivre encore un peu ne serait-ce que pour vous décrire comment s’est passé le retour.

À bientôt donc!

Mexico TI : l’espagnol


Oui, je sais, ça fait longtemps. Il se trouve que pour une fois, j’ai une très bonne excuse : j’ai eu le privilège de commencer mes cours d’espagnol!  La semaine dernière, pendant cinq jours à raison de 1h30 par cours, Eva (la maestra) a eu la patience de semer les graines de cette nouvelle langue dans mon cerveau récalcitrant.

Clarifions tout de suite le fait que mon niveau d’espagnol n’était pas exécrable ou médiocre. Je peux comprendre 70% à 80% d’une conversation lorsque les gens ne parlent pas trop vite ou avec un accent trop prononcé.

Je peux également le parler mais là, je le qualifierais à environ 15% seulement. Je me débrouille mais c’est tout. L’avantage c’est que je le parle tellement mal que les gens autour de moi s’imaginent que je ne comprends rien du tout. Du coup, j’entends parfois des perles mais heureusement, c’est plutôt rare. 🙂

Mes premiers cours d’espagnol remontent à plus d’une vingtaine d’année alors que je m’étais inscrite à des cours du soir de niveau ultra-débutant. On s’était beaucoup amusé en classe mais mes collègues ne voulaient rien de plus que de pouvoir se commander une bière pendant leurs vacances (« Una cervesa por favor! »).  Je suis sortie de là plutôt frustrée mais je croyais alors que je n’apprendrais rien de plus tant que je serais au Québec.

Ma deuxième chance est apparue alors que le Club Med a accepté d’embaucher la menteuse que j’étais (à l’entrevue, j’avais prétendu parler parfaitement anglais — c’était faux évidemment — et que j’avais enseigné la voile — archi-faux encore une fois).

On envoya donc la petite effrontée à Cancun au Mexique. Je n’ai pas jubilé longtemps car, j’ai rapidement appris qu’il était très mal vu de parler avec le personnel mexicain (principalement destiné à des tâches ingrates) voire même de parler espagnol tout court.  Le chef du village, un monsieur très prétentieux et hautain, ne souhaitait pas que nous fassions copain-copain avec les « gens de la place » ou les « indigènes » comme il les appelait parfois.

Finalement, les années ont passé et j’ai mis au monde ma choupette. Quelques mois à peine après sa naissance, nous partions pour le Mexique où nous allions rester plus de deux mois. J’allaitais alors cette petite goinfre un nombre incalculable de fois par jours (sans oublier la nuit). Elle était tellement ronde que lorsqu’on la déposait quelque part, elle roulait systématiquement sur le côté… ce qu’elle trouvait très drôle d’ailleurs.

C’est pendant cette période agitée par les hormones et la nouveauté d’être mère pour la première fois que j’ai pris mes premiers vrais cours d’espagnol.

Au début, je trouvais ça facile. Ha! Ha!  Je ne me suis pas pétée les bretelles longtemps.  J’étais si fatiguée qu’après deux semaines, je n’arrivais plus à me concentrer. Après un mois, j’ai dû prendre un break…. jusqu’à la semaine dernière.

Lundi dernier, j’étais très excitée d’aller en classe. Seule avec le professeur. Personne pour me ralentir dans mon apprentissage (j’ai toujours été une petite vite pas très patiente avec les lambins). Pas de scrupule pour poser des questions à l’infini. Et surtout, pas de témoin pour mes premiers vrais balbutiements! 🙂

Vous allez me dire : mais pourquoi ne pratiquais-tu pas avec Carlos?  Eh bien, ce dernier n’était pas à l’aise dans ce rôle et n’avait pas envie de devoir rabrouer continuellement l’élève difficile que j’aurais sans doute été.

Mais encore, maintenant que je suis au Mexique depuis plus de six mois, qu’est-ce que j’attendais pour m’y mettre?

Ah! Mes amis! Ai-je procrastiné?  Sans doute! Étais-je trop occupée? Encore plus certainement. Étais-je seule même entourée?… oui car, en dehors des visites à l’épicerie ou des excursions que nous faisons parfois les fins de semaine, je ne sors pas vraiment.  À qui aurais-je pu parler dans la langue de Cervantes?  Timidement, j’ai bien tenté de parler devant Carlos et Mme Tremblay mais une réserve m’habite toujours en leur présence.  Je suis plus à l’aise et plus naturelle lorsque je m’adresse à de purs inconnus.

Bref, ces quelques heures m’ont enchantée et aussi un peu dépitée. Je réalisais en écoutant la maestra l’ampleur de la tâche. Sans compter que l’apprentissage d’une nouvelle langue exige une part de mémoire non négligeable… alors que j’ai toujours été « pourrie » pour le « par-cœur ».  Le Bescherelle (livre pour l’apprentissage des verbes) est devenu mon bourreau au lieu d’être un allié.

Mais, au-delà de ces difficultés, il y avait cette satisfaction de pénétrer enfin le secret de certaines expressions que j’entendais depuis longtemps sans toujours en savoir la signification ou oser les utiliser moi-même.

Il y avait aussi Eva, une jeune femme qui enseigne avec patience et acuité. Il semble impossible de lui poser une colle. Elle a réponse à tout. Chaque exception trouve son chemin vers la compréhension. Chaque écart de ma part est corrigé et agrémenté d’une explication claire et d’un exemple. On ne sent pas le jugement, on voit seulement le plaisir qu’elle a à transmettre quelque chose qui doit lui être cher.

Je remercie Eva pour ces quelques cours. Je remercie Mme Tremblay qui a rendu la chose possible. Et j’espère avoir la chance de continuer lorsqu’Eva aura à nouveau un peu de temps à me consacrer.

Mexico TI : El Día de los Muertos


Il est 20h30. Il fait -4° C à Montréal. À Guanajuato, c’est plutôt 19° C et à West Palm Beach 24° C. Nous allons résolument vers l’hiver même si ici plus que n’importe où ailleurs, la différence ne se fait presque pas sentir. Les nuits sont plus fraîches mais les journées maintiennent un température confortable qui varient entre 24° C et 28° C. Vous nous enviez??? Et bien, pas nous! 🙂

Bon, trève de badinage. J’aimerais aujourd’hui réparer une erreur fondamentale. J’ai omis de vous parler de « El Día de los Muertos ».  C’est une fête très importante au Mexique et il serait impardonnable que je la passe sous silence.

Isabelle et Philippe déguisés

Isabelle et Philippe déguisés

D’abord, l’Halloween. Ici, l’Halloween n’est réellement fêtée à l’américaine que depuis peu de temps. Comme partout ailleurs, les parents courent pour trouver LE costume pour leurs poussins, les enfants se déguisent, passent dans les rues pour avoir des bonbons etc.  L’école a même fait une journée spéciale où les enfants avaient le droit d’arriver déguisés quoique finalement fort peu d’entre-eux l’ont fait. Si ça n’était pas de l’influence des pays d’en haut, je crois que la ferveur populaire serait beaucoup moindre.

Par contre, le lendemain, 1er novembre, ce sont les vraie festivités qui commencent.

À l’origine, soit l’époque de Moctezuma (dernier empereur Aztèque), les habitants du Mexique visitaient les tombes de leurs morts deux fois dans l’année. La première fête était dédiée aux enfants défunts et on l’appellait Miccaihuitontli. Vingt jours plus tard se tenait la seconde fête qui, elle, était réservée aux adultes et portait le nom de Hueymiccalhuitl. Durant ces événements, la famille du défunt dansait, chantait et laissait des offrandes afin de pourvoir aux besoins du défunt dans l’au-delà.  C’est donc guidé par une atmosphère joyeuse que l’on célébrait la mort.

De leur côté, les Espagnols croyaient que les âmes des défunts restaient autour d’eux. Ainsi, craignant d’être agressés par elles à tous moments, ils prirent l’habitude d’aller au cimetière afin d’y déposer du pain, du vin et des fleurs pour la Toussaint. Afin d’améliorer leurs chances d’être épargnés par leurs ancêtres décédés et supposément hargneux, ils allumaient également des cierges pour guider les morts vers l’autel où était déposé les offrandes. Ici, c’est donc la peur qui teintait les rituels.

Lorsque les Espagnols envahirent l’Amérique du sud et convertirent les populations locales au christianisme, ils tolérèrent donc les festivités jugées impies par l’Église mais en changèrent la date afin qu’elle coïncide avec le jour de la Toussaint. Ainsi naquit El Día de los Muertos.

À l’école, les enfants devaient apporter des offrandes destinées à l’autel dressé spécialement pour l’occasion.  On les encourageait également à apporter une photo d’un proche disparut qui serait affichée sur l’autel en question.

Cempasúchitl ou Marygold

Cempasúchitl ou Marygold

Parmi les rituels courament pratiqués au Mexique, il y a la visite du cimetière qui n’a rien de ténébreux. C’est en fait, une occasion de nettoyer la tombe des défunts et de la décorer avec moults fleurs (principalement celles qu’on appelle Cempasúchitl ou Marygold), nourriture et friandises appréciées par le défunt.

El pan de muertos

El pan de muertos

Dans la ville, on trouve toutes sortes d’étals présentant des friandises typiques que l’on appelle alfeniques et surtout el pan de muertos. Il s’agit d’un petit pain doux et sucré auquel on ajoute souvent des graines d’anis. On le décore parfois avec morceaux ressemblant à des os. Ceux-ci représentent le défunt. Ils sont disposés en forment de cercle pour dépeindre le cercle de la vie. Finalement, la pâte sur le dessus est repliée pour former une « larme » représentant la douleur.

Isabelle choisira un petit mouton en sucre très bien réalisé ainsi que quelques sucrerie de formes diverses. Philippe prendra des petites friandises en forme de poire très colorées. Mme Tremblay achètera la cajeta de muertos qui est habituellement une sorte de caramel mais qui ici est fait avec des pommes de terre sucrées et de la goyave. Il s’agit d’une recette originaire de Guanajuato même.

La Calavera Catrina de José Guadalupe Posada

La Calavera Catrina de José Guadalupe Posada

Une autre figure très présente durant ces festivités sont les Catrinas. Leur origine viendrait de La Calavera Catrina («Le Crâne élégant») qui est une gravure datant de 1913 fait par José Guadalupe Posada. L’image montre un squelette vêtu telle une dame riche nous rappellant que même les personnes riches ou belles finissent par mourir. Aujourd’hui, on les retrouve partout mais souvent sous forme de figurine. Nous avons même croisé des femmes déguisées en Catrina qui se balladaient en ville.

En passant devant l’Université de Guanajuato, l’endroit même où nous venions voir des films durant le festival Cervantino, les escaliers avaient été transformés en gigantesque autel où chaque marches étaient occupées par des offrandes, des cièrges ou des banderolles de papier.

Mexico TI : les Monarques


L’autre jour, j’étais en train de faire la vaisselle lorsque soudain, les enfants qui étaient sur la terrasse avec leur père ont commencé à pousser des cris d’excitation.  Quelques secondes plus tard, ils m’arrivent en courant dans la cuisine et me disant : « Il faut que tu viennes voir ça! » Surprise, je décide de laisser là mon travail et de les suivre.

Une fois dehors, je tente d’en savoir plus mais ils sont tellement excités que j’ai un peu de mal à les comprendre. En sautillant vers le bord de la terrasse, Philippe me dit : « Regarde, mariposa! »  Ça y est, j’ai compris. Il mélange l’espagnol au français. C’est pour ça que je ne le comprenais pas sur le coup.

Je regarde donc en direction de son petit doigt qui pointe vaguement vers la montagne.  Un papillon (mariposa), ça n’est pas bien gros et je me demande comment je vais pouvoir le distinguer du reste.

Tout à coup, Isabelle s’exclame : « Là, là! Il y en a deux! »  Je regarde dans la direction en question mais, je ne vois toujours rien. Bon, me suis-je dite, ça sera pour une autre fois. C’est juste un papillon après tout.

Je me dirige donc vers la porte pour retourner finir la vaisselle mais soudain, je me décide à faire un détour vers la grande terrasse… juste au cas où.  Je lève les yeux au ciel. Le bleu est magnifique, uni, sans nuage. Il fait pratiquement toujours beau au Mexique. Et puis, je distingue dans cette mer bleutée un truc qui flotte et qui s’approche. Les ailes étendues, il glisse dans le ciel comme s’il prenait un bain de soleil.

Papillon Monarque

Papillon Monarque

Je distingue très bien le pourtour noir de ses ailes ainsi que le délicat dessin de celles-ci qui semble avoir été tracé par le même crayon noir. On devine l’art de la nature derrière cet insecte. Et puis, malgré le soleil qui m’éblouit de travers, je remarque également l’orangé caractéristique de ses ailes. C’est un Monarque.

Pendant que j’ai les yeux rivés au ciel, je réalise qu’il n’est pas seul. En fait, il y en a beaucoup. Ils arrivent battant des ailes ou planant dans un courant d’air. On dirait qu’ils proviennent tous du même endroit, derrière la vieille mine de Valenciana. Serait-ce le début de la célèbre migration? Connaissez-vous la fabuleuse histoire de ce grand voyageur?

À tous les ans, du mois d’août au mois d’octobre, les Monarques quittent le nord pour migrer vers des cieux plus cléments. Pendant leur périple de plus de 4000 kilomètres, les mêmes individus vont défier Dame Nature pour atteindre le Mexique et plus précisément l’état du Michoacán où se trouve la réserve de la biosphère du papillon Monarque.

Là, ils vivront à l’état d’inactivité dans des forêts de sapins sacrés (ou oyamel) en colonies si grandes qu’il arrive qu’on ne puisse même plus distinguer la moindre parcelle d’écorce.

Migration des Monarques - Source Wikipédia

Migration des Monarques - Source Wikipédia

Tout ce cycle est nécessaire afin que les Monarques prennent des forces en vue de se reproduire en mars juste avant de reprendre leur envol vers le Nord. Le trajet de retour s’étendra sur plusieurs générations et malgré le fait que ce ne sont pas les mêmes individus qui commencent et terminent le voyage, tous gardent leur cap sans faillir. Ce mystère serait lié au fonctionnement d’horloges circadiennes localisées dans leurs antennes. Fascinant non?!!!

Nous essaierons d’aller les voir en janvier prochain.

Mexico TI : El Cervantino – 3e partie


Et ça continue…

Teatro Juárez

Teatro Juárez

Jeudi 20 octobre – Théatro Juarez

Deuxième concert pour Carlos et moi mais moins réussi celui-là.

Le Théatro Juarez fut construit de 1873 à 1903 à l’apogée de l’ère « Porfiriato » qui dura 36 ans alors que le Mexique était gouverné par le despotique Porfirio Díaz. L’extérieur du bâtiment est dorique avec une touche française et l’intérieur est de style mauresque.

Mais revenons au spectacle. Les artistes invités, l’Ensemble Roby Lakatos,  nous arrivaient de Hongrie ou M. Lakatos est, semble-t-il, un violoniste reconnu. Malheureusement, il s’est entouré pour l’occasion d’une toute nouvelle équipe qui n’avait vraisemblablement jamais joué ni même pratiqué ensemble avant le spectacle.

D’abord, il y a eu des problèmes de son. Tout au long de la première partie du spectacle, les musiciens faisaient de grands signes au « gars de la régie » pour faire monter ou descendre le son des instruments ou des haut-parleurs.

Et puis, il y avait l’attitude des musiciens (à part M. Lakato lui-même) qui avaient l’air de s’ennuyer ferme. L’un d’eux avait les yeux constamment levés au ciel, un autre bavardait avec son collègue pendant le solo d’un autre. Bref, pour le professionnalisme, on repassera!

Finalement, la musique elle-même était mal choisie pour les protagonistes et l’interprétation chargée. Si bien qu’à l’entracte, Carlos et moi sommes partis… et nous n’étions pas les seuls.

Explanada de la Alhóndiga de Granaditas

Explanada de la Alhóndiga de Granaditas

Vendredi 21 octobre – Explanada de la Alhóndiga de Granaditas

Il nous fallait au moins des souvenirs avec une note folklorique à ramener dans nos cartons. C’est le Ballet Folklórico de la Universidad de Guanajuato qui nous l’a offert avec un spectacle de danse haut en couleur intitulé Tierra mestiza.Tradiciones y costumbres de México.  Costumes magnifique, danseurs émérites mais chorégraphies parfois un peu longues et répétitives. Tout de même, ça valait le coût!

Samedi 22 octobre – Auditorio de Minas

Une petite journée de répit? Pas du tout. Samedi sur l’heure du midi, nous étions à l’Auditorio de Minas pour un concert de musique contemporaine offert par un pianiste américain nommé Duane Cochran.

Le thème du spectacle, « Un juego de niños », n’était pas très lié au choix musical à mon avis. Sur un écran, on nous présentait des images d’un atelier ayant eu lieu quelques jours auparavant à Guanajuato et qui rassemblait des enfants qui faisaient des dessins, de la peinture, etc.

Dans l’ensemble, je dirais que je ne suis pas très amateur de musique contemporaine et les enfants non plus. Mais, Carlos a bien aimé la dernière partie du spectacle.

Dimanche 23 octobre – Universidad de Guanajuato

Nous voilà de retour dans les marches de la Universidad de Guanajuato où nous avons à nouveau assis notre maigre postérieur sur du ciment pendant plus d’une heure trente. Cette fois-ci, le film était un dessin animé intitulé « Los Ninos de la Lluvia ». L’histoire est simple : deux peuples (le feu et l’eau) qui s’affrontent depuis des lustres découvrent finalement qu’ils sont manipulés par un vilain (très laid évidemment) dont le héros finit par se débarrasser. L’histoire finit bien et le thème – paix et environnement – a trouvé des oreilles et des yeux attentifs tout au long de la projection.  Encore un travail scolaire pour Isabelle!

Teatro Principal

Teatro Principal

Lundi 24 octobre – Teatro Principal

Ce théâtre a été ouvert en avril 1788 comme « corral de comedias » (théâtre permanent aménagé dans la cour intérieure d’un pâté de maisons). Au fil du temps, le bâtiment a été rénové à deux reprises soit en 1826 et en 1831. Il est détruit par un incendie presque un siècle plus tard, en 1921, alors qu’il a été converti en salle de cinéma. Entièrement reconstruit, le nouveau théâtre tel que nous le connaissons aujourd’hui, fut inauguré le 16 septembre 1955.

C’est donc là que nous avons vu « The Dragon Child », une pièce de théâtre pour enfant qui était présentée par la troupe d’artistes et d’acrobates du « China Children’s Art Theatre ».  C’était tout simplement magnifique. Un enchantement tant pour les yeux, les oreilles que pour l’histoire en elle-même. Nous étions tous fascinés du début à la fin.

Teatro Cervantes

Teatro Cervantes

Mercredi 26 octobre – Teatro Cervantes

Ce théâtre avec balcon situé sur la Plaza Allende a une capacité de 430 personnes. Il aurait été construit sur un terrain anciennement occupé par une ferme pour la réduction des métaux. C’est sur cette même plaza qu’on retrouve la statue de « Don Quixote » et de « Sancho Panza ».

Un endroit surprenant mais tout à fait approprié pour la présentation de « El Gato con Botas (le chat botté) un « Ópera de magia y misterio para niños » de Xavier Montsalvatge. C’était pour les enfants une charmante introduction à l’art noble de l’opéra mais l’ensemble souffrait clairement de moyens limités au niveau scénique et la musique était somme toute assez banale sans mélodie accrocheuse.

En conclusion, il reste une semaine au festival mais pour le moment, nous n’en profiterons pas, épuisés par cette soudaine orgie de culture.

Mexico TI : El Cervantino – 2e partie


À la naissance d’Isabelle, Carlos et moi sommes venus passer plusieurs mois au Mexique au cours de l’automne. Nous étions donc ici durant l’édition 2001 du Festival Cervantino et nous avons eu la chance de voir quelques spectacles. Rien en comparaison avec le sprint de cette année mais tout de même.

Cette année, nous voulons profiter de notre passage au Mexique pour non seulement apprendre la langue (je ne fais pas référence à Carlos qui la parle déjà) mais aussi pour faire découvrir aux enfants leur deuxième pays.  Ils sont nés Canadiens mais Isabelle a également sa nationalité mexicaine et Philippe pourra obtenir la sienne d’ici quelques semaines ou mois.

Pour moi, découvrir un pays, c’est rencontrer des gens, leur parler, voir comment ils vivent, comprendre leur réalité quotidienne. C’est aussi, bien sûr, la culture, la bouffe, le décor.  Avec le festival, c’est un condensé de culture que nous voulions leur offrir et comme le prix des spectacles est raisonnable voire même souvent gratuit, toutes les chances étaient de notre côté. Donc, on s’est lâché « loose » comme on dit au Québec.  Voici la liste des spectacles auxquels nous avons assisté avec eux à deux exceptions près.

Une orteil dans le vide

Un orteil dans le vide

Dimanche 16 octobre – Plaza San Fernando

Une troupe d’acrobates québécoises présentait un spectacle extérieur intitulé « Un orteil dans le vide » tout à fait gratuitement. Philippe devait y assister pour un travail scolaire. C’était drôle et très divertissant et la température, magnifique! Les trois québécoises devaient pleurer le soir en se couchant en pensant qu’elles devraient bientôt retourner dans le froid canadien.

Universidad de Guanajuato

Universidad de Guanajuato

Lundi 17 octobre – Universidad de Guanajuato

Assis dans la longue volée de marches de la Universidad, nous avons assisté à la projection d’un documentaire, Dolphin’s Cove, portant sur le massacre des dauphins au Japon (triste mais nous laissant sur une note d’espoir à la fin). Encore ici, c’était pour un travail scolaire mais pour Isabelle cette fois.

Iglesia de San Cayetano (La Valenciana)

Iglesia de San Cayetano (La Valenciana)

Mercredi 19 octobre – Iglesia de San Cayetano (La Valenciana)

À distance de marche d’où nous habitons se trouve une magnifique église baroque du XVIIIe s avec des autels recouverts de feuilles d’or. La façade est de style churrigueresque et en contrebas, se trouve la mine de Valenciana, très active à la fin du XVIIe siècle.

C’est un certain Antonio de Obregón y Alcocer, riche propriétaire de la mine, qui aurait payé 362 000 pesos pour faire ériger ce temple de San Cayetano (fondateur de l’ordre Teatina, patronne des joueurs et les chômeurs). Aucune dépense n’a été épargnée pour faire de cette église l’une des plus décorées au Mexique. L’homme mourut en 1786 soit deux ans avant la fin de la construction.

Iglesia de San Cayetano (La Valenciana) - vue intérieure

Iglesia de San Cayetano (La Valenciana) - vue intérieure

C’est donc en ce lieu que Carlos et moi avons assisté à un spectacle de La Piéta et je dois dire que ce fut l’un des très beaux spectacles qu’il m’a été donné de voir dans ma vie. Fluidité. C’est le mot qui me vient à l’esprit lorsque je revois cet ensemble de musiciennes chevronnées jouer des pièces classiques, contemporaines et même de la musique de film.

Mme Dubeau a pris la parole à plusieurs reprises pour les enchainements, nous expliquant la raison du choix d’une pièce ou le souvenir qu’elle revêtait pour elle. Chacune de ses interventions était marquées par une sorte d’émotion qui se reflétait ensuite dans les pièces qu’elle jouait. Le son était magnifique, comme c’est souvent le cas dans les églises. Bref, c’est aujourd’hui simplement un souvenir, mais quel souvenir!

Je vous donne la suite dans un autre article, histoire de vous faire languir un peu! 🙂

Mexico TI : El Cervantino


Festival Cervantino - 39e edition

Festival Cervantino - 39e edition

Depuis 39 ans, Guanajuato est l’hôte du Festival Internacional Cervantino, un événement culturel annuel qui, en 2010, a attiré pas moins de 179 000 personnes et permit de vendre 463 000 billets générant ainsi des revenus de 423 millions de pesos. Les festivités qui durent près de trois semaines offrent au public de cette année des centaines de spectacles gratuits et payants dans lesquels évolueront 2 800 artistes provenant de 29 pays.  Il y en a pour tous les goûts : concert,  danse, théâtre, cirque, film, conférence, atelier etc. Le budget de cette édition est évalué à 122 millions de pesos.

Historiquement parlant, c’est un certain Enrique Rueles qui, dans les années 60, mit en place un évènement annuel appelé  Entremeses de Miguel de Cervantes Saaevedra. L’objectif était alors de découvrir de courtes œuvres du célèbre auteur de Don Quichotte.

En 1972, l’événement fut séparé en deux afin de permettre aux « Entremeses » de se développer d’avantage. Ainsi naquis le Coloquio Cervantino, de juin à septembre alors que les « Entremeses » avaient lieu à l’automne. La même année, le président Luis Echeverria Álvarez permit la fondation d’un festival culturel de calibre international qu’il destina tout d’abord à la ville d’Acapulco sur la côte ouest du Mexique. Ce fut finalement la ville de Guanajuato qui fut choisie pour sa tradition des « Entremeses » ainsi que pour sa valeur historique. La première édition du festival à Guanajuato eu lieu en 1972 et présenta une brochette d’artistes provenant de 14 pays différents.

En 1989, la ville de Guanajuato fait son entrée au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco permettant ainsi la restauration des principaux édifices coloniaux de la cité. Grâce à ces investissements et à sa renommée grandissante, le Festival continuera à se développer jusqu’en l’an 2000 où il commencera une nouvelle coutume : présenter un pays ou un état en tant qu’invité spécial.

Sur une base quotidienne, les habitants de Guanajuato et des environs doivent composer avec une sécurité accrue (militaires, policiers…), des embouteillages et beaucoup de visiteurs qui viennent toutefois gonfler les coffres des commerçants. La manne est appréciée par ailleurs et les retombées économiques sont très intéressantes.

Lorsqu’on circule en ville, il y a du monde partout et presque tout le temps. Le principal sujet de conversation touche la circulation automobile (cauchemardesque) et le stationnement (un défi quotidien). Imaginez cette ville d’environ 70 000 habitant (153 000 lorsqu’on considère les banlieues), construite à l’époque des Espagnols et dont le centre-ville n’a aucun feu de circulation (en raison des règles du Patrimoine de l’Unesco).  Comme les rues sont souvent étroites, la plupart d’entre-elles sont des sens uniques interminables et entortillés comme des spaghettis. Tout un dépaysement pour les touristes!

Comme vous pouvez vous en douter, nous avons ressorti notre chapeau de touriste ces jours-ci afin de profiter de quelques spectacles. Je vous les présenterai dans mon prochain article.

Mexico TI : les examens – 1er semestre


Je ne me rappelle pas si je vous ai parlé de la période d’examens des enfants mais il y a environ trois semaines, ils ont été mis à l’épreuve dans toutes les matières.  Il semblerait qu’au Colegio Valenciana (sinon dans tout le Mexique), il y ait des périodes d’examens comme nous en avons au Canada juste avant Noël ou à la fin de l’année. La différence, c’est qu’ici, ça a lieu plus souvent.

Carlos et moi avions des attentes raisonnables car, nous savions que non seulement nos poussins commençaient tout juste à parler espagnol mais en plus ils devaient rattraper leur retard scolaire par rapport au programme québécois car, ce dernier est beaucoup moins riche que celui du Mexique. À titre d’exemple, ici, ils font de l’anglais à tous les jours tandis qu’au Canada, c’est une fois par semaine.

Bref, c’était l’heure de vérité. Me revenait à l’esprit cette histoire que j’avais entendu à notre arrivée à l’effet qu’un petit bonhomme des environs qui avait été inscrit au Colegio avait finalement été retiré de l’école car, le programme était trop fort pour lui. Imaginez en plus qu’Isabelle et Philippe ne parle même pas la langue de base!

Mais, nous nous trompions.  En fait, nous étions tellement loin de la réalité que… attendez, je vais vous donner les résultats. Ils parlent d’eux-mêmes.

Isabelle

  • Español : 8
  • Math : 9
  • Ciencias naturales : 9
  • Historia : 9
  • Geografía : 8
  • Formación cívica y ética : 9
  • Educación artística : 9
  • Educación física : 9
  • Computación : 10
  • Inglès : 9

Philippe

  • Español : 9
  • Math : 9
  • Exploración de la naturaleza y la sociedad : 8
  • Formación cívica y ética : 9
  • Educación artística : 9
  • Educación física : 10
  • Computación : 9
  • Inglès : 9

En prime, les notes d’Isabelle en mathématique lui ont valu la chance de représenter son école avec quelques collègues de classe à un concours organisé par le CMat (université des mathématiques).

Quelle capacité d’adaptation fabuleuse! Nous sommes très fiers d’eux et stupéfiés de tels résultats.

Bravo à tous les deux! 🙂

Mexico TI : la kermesse


Ici comme partout ailleurs, les écoles ont besoin d’argent.  Que ce soit pour financer une activité spéciale pour les enfants ou pour une question d’infrastructure, il manque toujours d’argent. Il n’est donc pas surprenant que l’une des premières implications de Carlos en rapport avec son rôle de représentant de parents pour la 5ième année était justement la mise sur pied d’une kermesse. Ce dernier vise à recueillir des fonds pour la mise en place d’une sorte d’auvent pour les enfants qui attendent l’autobus en plein soleil. Il va sans dire que ce même auvent aura d’autres utilités.

Drapeau de la Chine

Drapeau de la Chine

L’événement aura lieu le 14 octobre sur les terrains de l’école et portera sur le thème des « pays du monde ».  Chaque niveau scolaire doit préparer de la nourriture ou des jeux selon le pays qui leur est assigné.  La classe de 5e, celle de Carlos, a reçu le privilège de représenter la Chine.

Dès lors, et pour les deux semaines précédant la tenue de la kermesse, toutes nos pensées convergeront vers ce pays. Notre grande mission : faire un immense chop suey pour 50 personnes.

Je dois dire, au bénéfice de Carlos, que c’était surtout ses pensées qui étaient occupées par l’événement car, moi, je ne voyais que des légumes à couper et une recette jamais tentée à réaliser pour un nombre monstrueux de personne.  Il ne fallait pas que je rate mon coup.  En fait, je devrais dire « nous » car,  Mme Tremblay s’est immédiatement proposée pour nous aider en prenant en charge le riz et même ce dernier n’est pas une mince affaire, croyez-moi.

Cependant, il ne suffit pas de faire un repas, vous vous en doutez. Le Mexique, terre de « fiestas » continuelles à une réputation à tenir.  Notre « stand » devra pouvoir concurrencer agréablement celui des voisins car, le but ultime de cette histoire est purement mercantile.

Les gens devront acheter des coupons de valeur variables et les dépenser sur place. Une série de coupons ont été vendu à l’avance afin que tout le monde ait une petite provision dès le départ. Par la suite, une fois leurs réserves épuisés, ils pourront aller en acheter d’autres sur place. Signalons ici que l’objectif de Carlos pour notre kiosque était de 2000$ (pesos).

Fortune Cookie

Fortune Cookie

Première décision : « las galletitas de la suerte » (fortune cookies). Carlos et sa mère finissent par dénicher à Guadalajara une fabrique de produits chinois destinés à la restauration.  Ils y commanderont une boîte de « galletitas » (i.e. 350), des boîtes en carton portion individuelle pour mettre la nourriture et des baguettes.  Le tout sera livré à Irapuato la semaine suivante.

Reste la recette.  La meilleure chose à faire c’est d’aller manger chinois pour s’inspirer. Il y a justement une sorte de casse-croûte chinois à côté de notre épicerie. Nous nous y rendons donc un soir avec Mme Tremblay et nous goûterons à tout. Le riz sera particulièrement inspirant.  Moi, je ne vois que la quantité de légumes qu’il faudra préparer pour le chop suey.

Toutefois, l’un des principaux défis reste la recherche de fèves germées car, ça n’est pas très courant par ici. Même si on en trouve dans les épiceries, elles ne sont pas très fraiches la plupart du temps.

Quelques jours plus tard, nous nous pratiquons à faire la recette (trouvée sur internet) avec un certain succès.  Nous sommes contents du résultat mais, on n’est pas sorti du bois. C’est du boulot!  Il faut dès lors commencer à planifier l’achat de la viande et la préparation des légumes… sans parler des nombreuses batch de riz.

Mme Tremblay et moi allions nous y résigner lorsque, deux jours avant le jour J, Carlos arrive à la maison en disant qu’il a parlé avec Tere a tout arrangé. Elle a appelé la propriétaire du restaurant chinois en question (elle a plusieurs restaurants en fait) et, comme cette dernière a une fille dans la même classe qu’Isabelle, elle accepte de nous aider.  Après quelques discussions, Tere nous arrange le coup et négocie un prix correct pour que la dame fasse faire la nourriture par ses employés.  Nous n’aurons qu’à aller chercher le tout le matin même.

Soupir de soulagement… pour moi et Mme Tremblay!

Avant dernière étape, le jeudi matin, Carlos et moi allons en classe pour aider les élèves de 5e à faire leur petit drapeau de la Chine… accessoire de promotion. Carlos a tout préparé (étude poussée du drapeau, dessin d’étoiles, découpage des drapeaux dans du feutre, etc…).

Isabelle et moi à notre kiosque

Isabelle et moi à notre kiosque

Et puis, le vendredi matin, c’est le grand jour. Malgré l’ouragan qui a sévit sur la côte du Pacifique toute la semaine en nous donnant beaucoup de pluie, le soleil est au rendez-vous. Le vent aussi cependant et ce dernier rend nos tentatives de décoration de kiosque bien difficiles. Qu’à cela ne tienne. Tous les autres kiosques rencontrent les mêmes problèmes.

Les parents commencent à arriver vers 10h30 et pour le moment, je ne peux les accueillir qu’avec des biscuits chinois car, Carlos est en route pour aller chercher le reste. À 11h00, la bouffe arrive à mon grand soulagement (mais sans Carlos, encore au prise avec les policiers à cause de notre voiture hors-normes). La propriétaire du restaurant, très gentille, m’offre de m’aider car, il y a foule.

Le chop suey a l’air drôlement bon mais je n’aurai jamais le plaisir d’y goûter.

Comme Carlos a oublié de me dire à quel prix nous vendons tout ça, ma « helper » et moi prenons une décision :

  • Riz seulement : 15$
  • Chop suey seulement : 15$
  • Riz et chop suey : 25$
  • Galletitas de la suerte : 5$ pour deux

Et, c’est parti! Les boîtes individuelles se remplissent à vue d’œil. Les biscuits s’envolent. Nous fournissons à peine. Le riz est un grand succès. Le chop suey aura son heure de gloire également mais seulement lorsque tout le riz sera vendu.

Carlos arrivera entre-temps et passera son temps à courir à gauche et à droite pour les urgences : manque de fourchettes (les Mexicains sont un peu timides avec les baguettes), drapeau de Chine qui tombe, éventails (décoration) qui partent au vent, eau (nous sommes en plein soleil et nous mourrons de soif), etc.

Philippe à la kermesse

Philippe à la kermesse

Vers la fin, pour écouler notre inventaire de galletitas de la suerte, Isabelle partira avec un tablier chargé de biscuits et vendra petit à petit toutes nos réserves.  Il ne restera rien. Nous réalisons que nous aurions pu vendre bien plus. Mais, c’est notre première expérience de la chose et franchement, dans l’ensemble, on s’en tire plutôt bien.

Nos ventes se chiffreront finalement à un peu plus de 1600$ (pesos) donc sous nos prévisions.  C’est un peu décevant mais le simple fait que l’événement soit terminé nous console. Nous sommes morts!  J’ai tellement souris que mes joues me font mal.

Mexico TI – La fête de Teresita


Les fêtes d’enfants mexicaines sont grandioses… et longues.

Vendredi après l’école, les enfants étaient invités à la fête de la jeune sœur de la meilleure amie d’Isabelle. La petite qui vient d’avoir 8 ans s’appelle Teresita (probablement une version enfantine de Teresa, le même nom que sa mère). Le carton d’invitation (superbe et certainement issu d’une imprimerie) stipule que la fête durera de 14h00 à 19h00. La bouffe est incluse ainsi que de nombreux amusements. Le clou de la journée serait un défilé de mode où les fillettes seraient en vedette.

Lorsque nous arrivons sur place, nous découvrons un terrain assez grand et possédant une sorte d’abris où se trouve les toilettes et des installations rudimentaires tout à fait idéales pour un party en plein air.  Sous un toit/auvent attenant à l’abri, se trouve les tables, chaises etc. pour la bouffe. Chaque table est garnie d’une nappe verte avec des bandes roses. Au centre, des ballons et des fleurs en cartons. L’ensemble est magnifique.

Il y a deux fontaines de jus, des tonnes de jellos, un gâteau énorme, des friandises de toutes sortes, des « slutch » à la mangue, à la fraise ou à la vanille que l’on prépare une à une selon les goûts des enfants. C’est du boulot! Ils y a au moins une trentaine d’enfants de tous les âges car, les amis des deux autres enfants de Tere sont également les bienvenus.

Une fois que nos enfants ont repéré le trampoline, ils y montent sur le champ. Philippe y passera la journée ne faisant que de courtes pauses de temps à autre pour boire ou manger. Isabelle variera ses activités un peu plus mais sans toutefois participer au fameux défiler de modes des fillettes. Ça n’est pas son genre… elle doit tenir de sa mère. 🙂

Après le repas (hot-dogs steamés et pastas), j’aperçois un monsieur qui débarque du matériel de son pickup. Il commence à monter une étrange machine.  Elle semble lestée au centre et c’est visiblement mécanique. Puis, il débarque une grande toile bleue et commence à l’étendre tout autour. Le mystère reste entier. Puis, il gonfle la toile en question qui s’avère être un matelas de près de deux pieds de haut. Il ajoute finalement une sorte de selle sur le truc mécanique et installe son parasol. Nous voilà avec un taureau mécanique.  Les enfants s’empressent et montent à tour de rôle. Ça n’a pas l’air très facile mais ça les amuse beaucoup.

Le taureau mécanique ne sera toutefois pas aussi utilisé que le trampoline. Contrairement au Canada, il n’y a aucun filet tout autour  et surtout, aucune règle selon l’âge ou la quantité de personne qui l’utilisent au même moment. J’en compterai plus d’une douzaine à plusieurs reprises. Il y aura bien quelques accrochages mais aucun poussin ne tombera à bas de l’engin et personne ne sera blessé. Un vrai défi aux statistiques! Notre monde nordique nous parait soudainement bien aseptisé.

Le temps passe et le soleil baisse. Les parents commencent à venir chercher leurs petits mais pour la plupart environ une heure après la fin officielle du party. Tout cela semble normal pour Tere. Si j’étais dans ses souliers, après une journée aussi chargée, je commencerais à taper du pied mais pas elle. Elle sourit, parle avec tout le monde, salut et embrasse les parents lorsqu’ils arrivent. Elle semble tous les connaitre de longue date.

Vers 8h00, découvrant que la majeure partie du matériel sur place est loué et que Tere n’aura pas besoin d’aide pour ramasser, je propose une première fois à Carlos de partir. Il refuse. Lui qui déteste les fêtes qui s’étirent au Canada, ici, il ne veut pas partir au cas où Tere aurait quand même besoin d’un coup de main. Moi, comme j’ai passé la journée à aider à gauche et à droite, ma conscience est plus à l’aise.

Vers 8h30, je reviens à la charge. Carlos refuse à nouveau.

À 9h00, je commence à en avoir ras le pompon.  Les enfants sont fatigués, sales et ils ont mal partout parce qu’ils ont sauté toute la journée. Carlos refuse encore de partir. Je décide donc de prendre les devants et retourne voir Tere pour lui dire au revoir malgré tout. Elle me donne une grosse part de gâteau et, à contrecœur, Carlos nous rejoint à la voiture.  Il est 9h30 lorsque nous quittons les lieux.

Tout un party!  La prochaine fois que Tere va faire une fête, sachant que Carlos a du mal à partir, je crois bien que je vais m’abstenir! 🙂