Mexico TI : presque la fin


C’est presque terminé.

Les enfants ont fini l’école le 3 juillet sans aucun regret. Une autre étape franchie et, pour eux, des centaines de jour en moins avant de revoir leurs amis du Canada. Au fil des derniers mois, cette partie d’eux-même est devenue tranquillement une obsession. Revoir leurs amis, c’est aussi le retour à la normale, dans leur maison, dans leur quartier, dans un cadre qui ne les déstabilisent pas.

Ils ont aimé l’expérience mexicaine bien sûr, le climat en particulier mais rien de tous les aspects positifs du voyage ne vaut leur vie d’avant. La retrouver est devenu vicéral.

Carlos parle de départ pour la mi-août. Les enfants voudraient presque partir tout de suite. Moi, j’aimerais partir quelques jours après l’arrivée du frère de Carlos vers le 8 août. Donc, pas de consensus. Au final, une date ou une autre n’a pas tellement d’importance à priori mais le 8 me paraissait un juste milieu et me laisserait plus de temps pour préparer le retour en classe fin août.

Nos amis, les Brevet, vont arriver dans la journée et resteront avec nous plusieurs semaines. Ils logeront dans l’appartement « Las mariposas » cette fois-ci (anciennement El alacran). Nous avons très hâte de les voir arriver.

Comme Isabelle doit passer ses examens pour choisir son école secondaire au même titre que le jeune Clément Brevet, l’un et l’autre devront réserver une partie de leur été à réviser le programme scolaire de 5ième année. La grande soeur, Marie Brevet, les accompagnera dans cette tâche.

Normalement, je dois terminer un site web pour un client d’ici la fin du mois de juillet ce qui devrait m’occuper d’ici là.

J’espère que nous aurons l’occasion d’aller marcher dans la montagne. J’aimerais bien leur montrer El Orito, la zone écologique que j’ai silloné presque à tous les jours lors de mes promenades avec les chiens.

Je crois savoir que Carlos et Philippe (Brevet) envisagent de faire un marathon à Silao cette fin de semaine mais comme Carlos a été malade ces jours-ci (des huitres pas fraiches semble-t-il), je ne sais pas si ça va avoir lieu.

Nous avons commencé à trier les choses que nous n’allions pas emporter avec nous (livres scolaires, etc.) et qui devront rester ici. Nous avons acheté un nouveau divan pour l’appartement que nous habitons pour remplacer le vieux divan lit que les chiens avaient adopté. Il reste toute sorte de petits détails à prévoir encore mais dans l’ensemble, rien d’insurmontable.

Je ne sais pas si le temps et l’énergie seront au rendez-vous pour vous écrire à nouveau mais à notre retour, je devrais poursuivre encore un peu ne serait-ce que pour vous décrire comment s’est passé le retour.

À bientôt donc!

Mexico TI : la volaille


Nous avons de nouveaux invités depuis la fête des enfants. C’est le cadeau de grand-maman Mexique. Le titre de cet article vend la mèche mais tout de même, y croyez-vous?

Isabelle a reçu deux petites poules bébés et Philippe, deux coqs également bébés.  Les chiennes sont surprises par les petits nouveaux et les accueillent avec curiosité. Elles apprendront rapidement que ça ne fait pas partie de leur diète quotidienne et qu’elles doivent s’en faire des amis. 🙂

L’une des petites poules est brune tachetée de blanc et a pris le nom de Cannelle. La deuxième est comme les petits poussins jaunes et s’appelle Marguerite.

Quant à lui Philippe nommera son petit coq noir Sombra (ombre) et l’autre, également jaune, Lindo (joli).

Ça chante pratiquement tout le temps… et ça chie énormément.  Au départ, grand-maman qui avait déjà eu des poules dans sa jeunesse nous enseigne à les garder dehors toute la journée et la nuit. Les petites bêtes sont libres sans toutefois s’éloigner. Elles se comportent très bien et mangent sans arrêt. En conséquence, elles grandissent vite. Lindo est particulier à ce chapitre. Il est extrêmement vorace et en peu de temps, il prendra tellement de poids qu’il dépassera la poule et le coq pourtant ses aînés.

Et puis, un premier malheur. Nous avions bien repéré un chat dans les parages dernièrement mais celui-ci ne pouvait guère s’approcher de la volaille sans être durement accueilli par les deux chiennes. Cependant, c’est un écureuil audacieux qui réussira à sauter sur le petit coq noir et à le blesser. Nous récupérerons l’oiseau et le soignerons le mieux possible. Il survivra deux jours mais un matin au lever, il git, mort et il faut annoncer la nouvelle à Philippe.

C’est un moment très triste et les circonstances nous enseignent qu’il faut mieux protéger nos petits amis. C’est alors que nous allons construire un enclos avec du grillage à poule. Il fait 1m20 par 2m20. Il a une petite porte que l’on peut fermer avec un crochet. Il a un toit et la volaille adore.

Mais, nous avons un deuxième souci. Marguerite, la petite poule jaune d’Isabelle est malade. Elle a le rhume. Non pas la grippe aviaire mais bien un simple rhume. Nous irons acheter des antibiotiques que l’on ajoute à l’eau et notre petite amie semble prendre du mieux.

Depuis quelques temps déjà, je les fais même dormir dans la salle de lavage afin qu’elles soient plus au chaud. Les chiens ont perdu leur « chambre » mais ont résolument adopté le divan donc, jusque-là, ça va. Enfin, le matin, c’est moi qui dois laver la pièce en question mais bon, dès que le soleil réchauffe un peu l’atmosphère, dehors les amis!

Donc, Marguerite prend du mieux pour finalement recommencer à décliner. Elle cherche continuellement de la chaleur et vient se blottir dans notre cou pour dormir. Nous l’enveloppons dans des débarbouillettes pour la réchauffer et la faisons boire autant que nous pouvons l’eau avec les médicaments. Mais, tous nos efforts sont vains. Elle finira par mourir. Elle n’avait jamais réellement grossit. Elle restait toute petite et toute fragile.

Comme pour Sombra, nous tapisserons le fond d’une boîte à chaussure d’un cactus très doux qui pousse dans les arbres et dont on se sert pour tapisser le fond des crèches à Noël. On dépose ensuite l’oiseau sur ce petit lit improvisé et on l’enterre. On complète notre petit cérémonial en écrivant son nom avec des cailloux au-dessus de sa tombe.

Pourquoi tout ce tralala? Parce que les enfants ont besoin de ce petit rituel pour faire leurs adieux à leurs amis. Parce qu’ils ont besoin de savoir qu’on ne va pas simplement les mettre à la poubelle. Pour qu’ils puissent aussi apprendre à affronter la mort et surtout, à passer à autre chose. Ils sont très tristes jusqu’au moment où l’oiseau est en terre. Puis, déjà, ils commencent à parler des bons moments qu’ils ont eus avec l’oiseau et finalement, la vie continue.

Sombra sera remplacé par Verano, un autre petit coq noir et roux. Plus indépendant mais pas mal comique.

Lindo changera de nom pour « El Gordo » (le gros) qui lui va définitivement mieux. Il a un petit rhume également mais il semble s’en tirer malgré tout.

Cannelle est mignonne comme tout. C’est la plus aventureuse du lot. Elle vient volontiers voir Isabelle pour se faire prendre contrairement aux deux autres. Son plumage est magnifique.

Va-t-on revenir au Canada avec eux??? Jamais de la vie. Ils resteront avec grand-maman qui pourra avoir des œufs frais tous les matins dans 4 ou 5 mois semble-t-il. C’était entendu dès le départ d’ailleurs. 🙂

Mexico TI : les anniversaires


Désolée pour le délai entre les articles. J’avais perdu le feu sacré!

Bon, je réalise que je ne vous ai pas parlé de la fête des enfants et de tout ce qui suit.  Voici donc pour commencer, le récit de la fête des enfants.

Au Mexique, les anniversaires, c’est important! Lorsque les parents sont en moyens, ils rivalisent en organisant des festivités somptueuses et se donnent un mal de chien pour rendre ce jour mémorable pour leurs enfants. D’une année à l’autre, la surenchère doit devenir difficile à gérer. De plus, les fêtes ayant lieu en début d’année servent d’étalon de base pour l’organisation des fêtes subséquentes.

Évidemment, comme les enfants vont dans un collège privé, les parents sont souvent en moyens de faire ce genre de chose. Isabelle et Philippe ont été témoin plusieurs fois au cours de l’année de fête grandiose de sorte que leur anniversaire approchant, les attentes étaient grandes.

Je ne dirais pas qu’ils ont été déçus (ils ont vu l’un et l’autre le mal qu’on s’est donné pour faire tout ça) mais ça n’était certainement pas à la hauteur de la fête du petit bonhomme qui a eu droit à 200 invités et qui a pratiquement coûté le même prix qu’un mariage.

D’abord, expliquons le protocole. Inutile de penser à inviter seulement quelques amis. Toute la classe de l’enfant doit être invitée quel que soit le nombre de poussins. Pour Isabelle comme pour Philippe, ça voulait dire environ 30 enfants par classe + les profs.

Mais, ça n’est pas tout. Si un enfant a un ou des frères et sœurs, ils sont également invités à la fête et n’importe quel parent peut débarquer et s’inviter au dernier instant accompagné des amis de leurs enfants en prime. Évidemment, toutes les personnes invitées ne se présentent pas nécessairement. Mais même en organisant quelque chose un lundi PM (moment très peu propice aux festivités), on peut s’attendre à ce que la moitié des enfants participent tout de même. Imaginez l’énergie nécessaire pour gérer tout ce beau monde!

Oh, et si vous pensez qu’une fête est largement suffisante, détrompez-vous? Si on ne veut pas inviter tout le monde, il faut faire une fête dans la classe pour sauver les conventions. Ça fait donc deux fêtes au lieu d’une mais alors le gros party peut être plus modeste et moins exigent.

Vous rappelez-vous que la fête d’Isabelle est le 5 juin et celle de Philippe le 6 juin? Imaginez un peu le défi.  Heureusement, il existe une porte de sortie pour ne briser aucune convention sans pour autant faire des indigestions de gâteau : faire une fête seulement en classe… avec repas complet et gâteau. Ce fut notre option.

Nous sommes d’abord allés commander les gâteaux (pour un minimum 30 enfants chaque) en début de semaine. Comme ce genre de fête ne peut avoir lieu que le vendredi, il nous restait la semaine pour figurer un menu, envoyer les invitations et organiser le tout. Carlos ayant peur que ces chers petits manquent de nourriture, je ferai donc (pratiquement seule) environ 60 sandwichs (moitié œufs, moitié jambon) la veille au soir et le matin même. Je cuisinerai également deux énormes salades de pâtes avec jambon, fromage et petits légumes crus.

L’horaire était serré. D’abord, la classe de Philippe à 10h30.  Nous sommes arrivés dans la classe de mon petit bonhomme de 8 ans avec un bac plein de sandwichs, salade, ustensiles, assiettes, verres, jus divers, serviettes de table. Derrière, Carlos suivait avec le GÂTEAU. Énorme pièce carrée d’environ 50cm de côté généreusement fournie en crémage moitié chocolat, moitié vanille et surmonté de rouleaux de chocolat râpé.

Philippe, assis fièrement devant toute sa classe savourait ce moment avec dignité. Ses camarades de classe étaient excités comme des puces et plusieurs d’entre eux avaient apporté des cadeaux.

Le temps passe et finalement 45 minutes plus tard, il faut partir pour la deuxième fête, celle d’Isabelle. Le bac repart vers la maison (heureusement la porte d’à côté) pour charger une deuxième cargaison de bouffe et de couverts.

Nous voilà dans la classe (moins organisée, plus dissipée mais fort sympathique) de ma grande demoiselle de 11 ans. Une copine d’Isabelle nommée Nicole s’offre tout de suite pour m’aider à distribuer la bouffe. Mes sandwichs aux œufs remportent un franc succès et l’énorme salade ne reviendra pas à la maison cette fois. Quant au gâteau, il est magnifique. Isabelle a choisi un gâteau aux carottes. Il est rectangle et fait environ 40cm par 60cm. Il est bon… tellement qu’il faudra offrir les restes à la direction de l’école de même qu’à tous les autres professeurs qui réclament leur part.

Une fois toute cette nourriture enfournée dans toutes ces bouches, c’est l’heure de la photo de groupe. Click-Click et voilà!  Il est déjà temps de partir.

L’option que nous avons choisis est très intense mais quand même plus simple. Nous sommes heureux que ça soit terminé. Nous sommes contents du résultat et les enfants ont apprécié. Ils savent le travail que ça a demandé. Ils n’en demandent pas plus. Ne réclament plus les énormes jeux gonflables et le trampoline. N’en demandent pas plus. Ouf!

Pour les photos, je suis désolée mais j’attends encore que Carlos me les envoie! 🙂

Mexico TI : le deuxième déluge


Pas de nouvelle. Bonne nouvelle?

C’est faux!  Lors de l’averse historique qui est passée par Montréal, notre modeste demeure a pris l’eau.

Il convient ici de préciser que depuis que nous y habitons, jamais nous n’avons eu de problème d’infiltration d’eau pas plus que de reflux d’égout.  Même si nos voisins n’ont pas toujours eu cette chance, nous avons systématiquement été épargnés. Disons que, dans un quartier où les maisons sont relativement vieilles, il arrive que les fondations présentent des fissures avec le temps ou que les drains de fondation (anciennement en terre cuite semble-t-il) se soient écrasés.

Toutefois, lorsque nous avons emménagé, nous avions alors fait réparer l’unique fissure existante. Quant aux drains, ils sont flambant neufs dans la nouvelle partie mais probablement hors service pour le reste de la fondation.  Finalement, toute la plomberie incluant le drain d’évacuation du sous-sol a été refaite et la valve anti-refoulement pour les eaux usées également.

Aussi, lorsque nous avons loué la maison pour venir ici, nous avions la conscience très tranquille.  Pourtant l’été dernier, Montréal a connu un gros épisode de pluie. C’était avant que les locataires arrivent et après notre départ. Lorsqu’ils ont pris possession des lieux et découvert qu’il y avait eu de l’eau dans le sous-sol, nous avions bien du mal à y croire au départ mais il a fallu se rendre à l’évidence… et faire nettoyer.  Comme le sous-sol n’est pas « fini » (il est encore sur le béton), les dégâts étaient mineurs et donc, le recours aux assurances n’était pas nécessaire.

Puis, cette semaine, Montréal a connu un deuxième déluge. Un épisode de pluie comme on n’en voit qu’à tous les cent ans paraît-il. Je suivais le tout sur mon écran d’ordinateur loin physiquement des lieux mais psychologiquement très près de mes locataires.

Il semble que le coin le plus touché dans la région fut justement Verdun et LaSalle. Je me suis tout de suite demandée comment on s’en sortirait cette fois.  La réponse n’a pas tardé à venir par les locataires. Environ 15 cm d’eau au sous-sol selon eux.

En une demi-heure, 50mm de pluie s’était abattue sur eux.  Les bouches d’égout, même scellées et soudées, explosaient sous la pression.  L’eau s’invitait à bord des autobus à plancher bas de la ville lorsque ceux-ci passaient dans une rue inondée. La station de métro Place d’Arme était inondée de même que l’ensemble des centres d’achats souterrains de la ville.  Le plafond des archives de Radio-Canada s’est effondré. Plusieurs pavillons de l’UQAM ont dû être fermés parce que les chambres électriques étaient remplies d’eau. L’École de Technologie Supérieure (ÉTS) a complètement fermé ses portes. Certains logements pourtant situés au deuxième étage furent également inondés.  Le tunnel Ville-Marie peine encore à se remettre de ses émotions, son système de pompe pour évacuer les eaux ayant été mis hors fonction parce qu’inondé également.

Bref, un beau bordel. Le 1446 Clémenceau n’a pas trop à se plaindre finalement.

Et il fallait que ça se produise deux fois alors que nous n’habitions même pas sur place…

L’évaluation des dégâts est assez difficile dans les circonstances. Nous avons bien un locataire mais celui-ci est un peu sous le coup de la panique, car pour lui qui habite habituellement le Colorado, un tel déluge est sans doute impensable.  Vu la quantité d’eau, nous avons alors communiqué avec les assurances pour voir ce qu’on peut / doit faire. Nous n’avons jamais rien réclamé dans le passé alors le processus nous est inconnu.

Vous devinerez que nous n’étions pas les seuls et que, par conséquent, les centres d’appels des compagnies d’assurances et des agences de nettoyage sont débordés. Pourtant, nous avons finalement réussi à enclencher le processus. Je dis « nous » mais dans les faits, c’est Carlos qui a pris ça en main, car pour éviter les dispersements, il était préférable d’avoir un seul point de contact. Je rends donc ici hommage à sa patience car, il a passé un nombre d’heures incalculable sur Skype et surtout en attente.  Il a fait face à des gens débordés, à des erreurs administratives, à des changements d’horaires (c’est même une compagnie de nettoyage de Gatineau qui est finalement venue chez nous en renfort de leurs collègues de Montréal), etc.

Ce matin, Raphaël (frère de Carlos) est allé pour faire un inventaire de ce qu’il fallait jeter et ce qu’on pouvait garder. Surtout, il fallait dégager le sous-sol au maximum pour permettre le meilleur nettoyage possible.  C’est donc impuissant et très loin que nous avons assisté en direct via Skype à l’ouverture des boîtes et des sacs qui avaient souffert du sinistre. Assez rapidement, les décisions de garder et de jeter se prenaient si bien que deux heures ont suffi à faire l’inventaire. La veille, un homme à tout faire était venu faire un premier tour de roue pour nettoyer les planchers et les murs. Ce matin, la compagnie de nettoyage n’avait qu’à finaliser le tout et mettre des produits spéciaux pour éviter les odeurs et je ne sais quoi d’autre. Éventuellement un inspecteur nous indiquera le montant des pertes.

Nous réalisons que si ça s’est produit deux fois en une année, qu’il y a peut-être lieu de surveiller ça davantage à l’avenir. Est-ce encore le fait des changements climatiques? Possible. Quoi qu’il en soit, nous sommes contents de ne jamais avoir terminé le sous-sol. Heureusement, il ne s’agit pas de refoulement d’égout mais bien de l’ancienne trappe qui relie aux vieux drains de fondations qui est la coupable. Le nouveau drain a très bien tenu le coup de même que le « back water valve » central.

Je ne peux m’empêcher d’être désolée pour nos locataires, car nous étions loin d’imaginer qu’ils puissent être victime deux fois. C’est un coup du sort. Une malchance inévitable.

Je remercie Raphaël assisté d’Alexandre (son fils) qui est venu ce matin pour l’inventaire. Nous n’aurions jamais pensé qu’il devrait nous représenter à deux reprises auprès des locataires.

Mexico TI : la stérilisation


Ça fait un peu plus d’une semaine que j’ai les reins sur le long comme on dit. L’autre semaine, je faisais du ménage et lorsque j’ai eu terminé, je sentais que la douleur s’en venait.  Après le repas, j’étais « out » et j’ai dû aller me coucher un peu avec des Advil pour pouvoir me déplacer sans trop de problème. Il faut dire que tant qu’on bouge, ça va, car on est « réchauffé » mais dès que je m’assoie, c’est l’enfer dès que je me lève de ma chaise.

Après quelques jours à prendre des Advil, ça s’est arrangé bien que je sentais encore tout cela bien fragile. Disons que je fais plus attention à ce que je fais dans ces cas-là. Et, pour quelqu’un d’actif comme moi, ça n’est pas peu dire.  Mon père doit certainement se reconnaître là-dedans. Finalement, en faisant encore du ménage aujourd’hui, ça a recommencé de plus belle. &*%$/ » (traduction : maudite marde!)

Bon, en fait, curieusement, ça tombait assez bien, car mercredi, alors que les enfants étaient en route pour le campamento (vacance pendant deux jours et demi dans la sierra Alvarez loin des parents), nous avons amené les chiens pour se faire stériliser. Nos deux petites demoiselles se sont donc retrouvées chez le vétérinaire à 10h30 le matin où, tristement, je les ai laissées entre les mains du « boucher ».

Ne me chicanez pas en disant qu’elles étaient trop jeunes et tous les autres « pourquoi » scandalisés. J’ai fait des tonnes de recherche sur internet avant de passer à l’acte. Il se trouve que plus les demoiselles sont jeunes, plus facile elles se remettent de l’opération. De plus, les petites races arrivent à la puberté plus rapidement que les grandes. Ainsi, comme elles sont un peu fo-folles et qu’on ne voulait pas se ramasser avec d’autres petites bêtes remuantes éventuellement, l’heure était venue.

L’opération consiste à retirer les ovaires, les trompes et une petite partie de l’utérus.  On parle d’une incision de quelques centimètres fait sous anesthésie générale bien entendu.  Au réveil, les demoiselles demeurent plusieurs heures sous observations et on passe les chercher en soirée le jour même.

D’ailleurs, lorsque nous les avons récupérées, elles étaient encore un peu groggy. Elles avaient les oreilles basses, les yeux tristes. J’étais contente de les ramener à la maison. Inutile de dire qu’elles ont été bien sages ce soir-là.

Comme elles ne devaient pas jouer avec leurs points de suture, je les ai fais dormir à côté de ma place (par terre) dans ma chambre. Mais dormir était un bien grand mot, car toute la soirée, elles gémissaient pitoyablement et comme elles avaient sans doute beaucoup dormi durant la journée, elles ne s’endormaient plus du tout.

J’ai donc passé la nuit à me lever et à les surveiller pour m’assurer que tout était OK. Le lendemain matin, les yeux pochés, je leurs ai données leur antibiotique pour éviter les infections et je suis partie l’esprit brumeux à mon cours d’espagnol.

À mon retour, ce sont deux petites demoiselles pleines d’entrain que j’ai retrouvées. En fait, s’il n’y avait pas eu ces deux cicatrices sur leur bedon, jamais on aurait cru qu’elles avaient été opérées la veille.  Les courraient dans tous les sens, se chicanaient comme d’habitude, mangeaient avec voracité et toutes les deux continuer à sauter sans cesse sur le divan (malgré l’interdit qui pèse pour ce genre de chose). Bref, je suis contente que ça soit fait et que ça se passe aussi bien. Ouf!

Évidemment, (voici le lien avec mon mal de dos), je ne fais pas exprès pour partir en ballade avec elles pendant des heures.  Je me limite à marcher aux alentours mais je dois dire que c’est plus pour moi que pour elles.

Mexico TI : en vrac


J’espère que vous ne m’en voulez pas trop pour mon silence. Il se trouve que je suis en panne d’inspiration!!!  Il faut dire que ce blogue n’a jamais été destiné à écrire la platitude de notre vie quotidienne dans le genre :

« Nous nous sommes levés à 7h00 ce matin, j’ai mangé deux toasts, préparé les boîtes à lunch des enfants… »

L’intérêt de l’expérience que représentait le blogue était de vous informer d’une seule voix sur des anecdotes, des aventures ou autres nouvelles dignes d’intérêt. En plus, c’était un prétexte pour vous parler de ce beau pays et de ce qu’il a à offrir.

Ainsi donc, vous pensez sans doute que ces derniers temps furent plutôt ennuyeux. Heureusement, il n’en est rien, car ma panne d’inspiration était davantage due à une indolence tenace plutôt qu’au manque de matière première.  Voici donc en vrac les derniers évènements dignes d’intérêt maintenant que j’ai retrouvé un peu ma verve.

Le retour de Carlos

On se serait cru à Noël. Carlos ramenait dans ses valises livres, revues, sacs de couchage (pour le camp de vacances de cette semaine des enfants), etc.  Il est parti avec une petite valise et est revenu avec une grande. J’ai évidemment commencé à me questionner sur comment diable va-t-on faire pour ramener tout ça cet été. Il est à peu près certain que nous allons sacrifier une partie de tout ça avant notre départ.

La maladie de Luna

Durant l’absence de Carlos, Luna a commencé à marcher la queue basse. Comme elle demeurait très active, enjouée (voire insupportable par moment) et qu’elle mangeait bien, nous avons mis ça sur le compte de la maturité, car il est certes plus digne de se promener la queue basse que de découvrir son postérieur de façon insolente.

Cependant, après plusieurs jours, nous avons eu des doutes et comme un chien ne se plaint jamais, ça n’est qu’une fois chez le vétérinaire que nous avons appris qu’elle faisait beaucoup de température.  Essayez d’imaginer combien je pouvais me sentir ridicule au départ d’amener un chien chez le « vet » parce qu’elle se promène la queue en bas!!!

Bref, après quelques antibiotiques, elle s’est très bien remise quoi que nous n’ayons jamais réellement su ce que c’était. On la voyait guérir graduellement en évaluant la hauteur de sa queue qu’elle porte à nouveau bien haut… et bien indécemment.

La fête des mères

Le spectacle de la fête des mères

Le spectacle de la fête des mères

Au Mexique, la fête des mères n’est pas le xième dimanche de mai mais bien un jour fixe : le 10 mai.  L’école avait organisé pour l’occasion un spectacle présenté dans le Teatro de Minas où les enfants allaient nous dévoiler leur talent de danseurs selon des thèmes variés.  Évidemment, qui dit spectacle, dit costume et les costumes en question, c’était notre problème.

Isabelle devait porter une jupe mexicaine traditionnelle de couleur blanche, des sandales traditionnelles, une chemise traditionnelle et brodée, un foulard dans les cheveux et des tresses.

Philippe devait porter un short beige, une camisole blanche en coton, une tuque péruvienne en lainage et une ceinture tissée traditionnelle. Les deux derniers items devaient être dans les teintes de rouge.

Comme il fait plus de 30 degrés à l’ombre depuis le début du mois de mai, je me demandais bien comment j’allais trouver une tuque en laine à Philou. Finalement, j’ai réussi… et avec du rouge en plus.  Idem pour la ceinture et la camisole.

Pour Isabelle, la grande difficulté se trouvait au niveau des sandales. Mademoiselle n’aimait pas celles que nous trouvions à sa grandeur mais encore là, nous avons finalement déniché ce qu’il fallait. Pour la jupe, jamais nous n’avons pu mettre la main sur une jupe selon les critères demandés à sa taille. Elle a fini par emprunter une jupe à sa grand-mère.

Évidemment, toutes ces recherches se sont faites la broue dans le toupet durant l’absence de Carlos et surtout avec la crainte de se présenter le jour « J » avec des atours entièrement différents des autres enfants.

Finalement, le spectacle a eu lieu sans encombre.

Le système planétaire d’Isabelle

Un beau mardi après-midi, au retour de l’école, Isabelle était très maussade. Une fois le repas terminé, elle s’est enfermée dans sa chambre sans dire un mot. J’ai donc commencé les devoirs avec Philippe. Soudain, au cours de l’après-midi, elle glisse un papier sous sa porte de chambre pour nous informer de la situation : le prof avait demandé de construire un système solaire 3D pour le lendemain!!!

J’ai failli me fâcher… non, je me suis fâchée. Quel idiot de prof pourrait bien demander une telle chose à quelques heures d’avis. Isabelle ajouta qu’on pouvait remettre le tout pour la fin de la semaine mais alors, il n’y aurait pas de point pour le travail.

En désespoir de cause, je confie Philippe à sa grand-mère en fin d’après-midi et je pars avec Isabelle en ville pour trouver des sphères en styrofoam pour représenter les planètes et tout le tralala qui va avec pour tenter de produire une maquette pas trop décevante.

Après plus d’une heure à chercher tout ça, nous revenons à la maison pour nous lancer dans l’aventure.  Entre-temps, Carlos revient de son voyage au Canada donc, la production ralentit l’espace de quelques heures d’excitation intense à la découverte des nombreux cadeaux.  Toujours est-il qu’elle ira à l’école le lendemain avec sa création.

La fleur

La veille du spectacle pour la fête des mères, Isabelle reçoit à nouveau une commande inusitée de la part de son prof. Elle doit ramener à l’école pour le lendemain un ruban de 4 cm de large et d’une longueur d’un mètre de la couleur de son choix et un gougeon en bois.  Encore une histoire de dernière minute. Je commence à avoir son prof dans le collimateur!

C’est ainsi que nous filons en ville dès les devoirs terminés. Pour le ruban, ça se passe assez bien et nous le trouvons facilement.

Pour le morceau de bois, c’est une autre histoire. La dame de la mercerie nous indique un magasin (La Costeña) quelque part à droite au fond de la rue en face de Coppel.

Comme nous ne trouvons pas, nous demandons à un jeune homme qui travaille dans une quincaillerie qui lui, nous indique le même magasin mais à gauche sur une autre rue. C’est en suivant ces indications moins évasives que les premières que nous aboutissons devant un magasin Coppel mais aucune boutique Costeña en vue.

Nous demandons de nouvelles indications et on apprend que Coppel existe également sur une autre rue. Nous repartons donc en sens inverse.

Après avoir cherché pendant encore un bon moment, nous redemandons à une petite vendeuse désabusée d’une boutique de vêtement. Elle nous dit d’aller au bout de la rue et de regarder à gauche en face de Coppel.

Nous verrons finalement le fameux Coppel mais l’orientation de la bâtisse fait qu’il est impossible d’avoir un magasin en face. Nous regardons donc à gauche et à droite pour découvrir une enseigne très discrète annonçant La Costeña. Mais, le magasin est fermé.  Finalement, Isabelle devra emprunter un bout de bois à un collègue de classe qui aura eu plus de chance que nous.  De tout ça, sortira une fleur joliment torsadée.

La bouteille d’eau

Garrafon 20L de Bonafont

Garrafon 20L de Bonafont

Ici, l’eau potable i.e. propre à la consommation, doit être achetée. Il y a de nombreux formats mais pour la maison, le plus économique, c’est le « garrafon » de 20 litres.  Avant de partir au Canada, Carlos en avait acheté deux pour que nous ne soyons pas pris au dépourvu mais avant son retour, il a tout de même fallu refaire nos réserves. Habituellement, des vendeurs passent en criant « Bonafonnnnnnnt » (pour la marque d’eau Bonafont) mais depuis notre déménagement, on ne les entend plus. Je dois donc me résigner à aller acheter un « garrafon » en ville.

Je finis par aller dans un dépanneur (abarrotes) où il reste une seule bouteille de la marque Bonafont. Comme les bouteilles sont consignées, la marque est importante. J’échange donc mon vieux contenant contre une bouteille neuve et débourse la différence.

Au moment de prendre possession de mon bien, je réalise que la bouteille est placée assez haut dans un rack… et que le jeune homme à la caisse ne semble pas disposé à m’aider. Je saisis donc la bouteille de 20 litres avec toute la dignité et l’orgueil dont je dispose et je l’extrais péniblement du rack. Je la dépose un instant pour reprendre mon souffle avant de la mettre sous les yeux amusés du jeune paresseux dans ma voiture. C’est avec un petit regard de défi et de fierté que je ferme la valise et monte dans la voiture.

Seulement… mes efforts n’étaient pas terminés car, c’est chargée de la bouteille que j’ai dû monter les 30 et quelques marches qui menaient à mon logement. Quelle histoire!

Mexico TI : la salle de bain


Nous habitons « Los Sombreros », « Les chapeaux » si vous préférez. C’est l’un des premiers appartements construit dans le but d’être loué. Il a vu passer nombre d’étrangers mais également des membres de la famille Tremblay. Diego, le frère de Carlos, y a habité avec Véronique pendant plusieurs années et Ingrid y a passé les premières années de sa vie. Au départ, l’appartement n’avait qu’une seule chambre mais avec le temps, il a été agrandit afin d’être plus polyvalent.

C’est en habitant un endroit qu’on découvre les petites choses plus ou moins fonctionnelles ou déplaisantes qui n’apparaissaient pas aussi importantes pour des locataires mais qui sont plus ennuyeuses pour nous. Ici, c’est la salle de bain qui m’a frappée. C’est une sorte de couloir bordée d’un côté par un meuble / lavabo, la toilette et, tout au fond, la douche. Le tout est entièrement couvert de carrelage vers avocat.

Il semble qu’ici, il soit fréquent lorsqu’on pose de la céramique de ne pas laisser d’espace pour les joints entre les tuiles et toute la céramique de la pièce a été posée de cette façon. Le problème, c’est que le peu de ciment en place finit par s’égrener et disparaître laissant un mince trou entre les tuiles.

De plus, le meuble / lavabo, en bois avec un comptoir en céramique (ivoire cette fois) avait connu de meilleurs jours. Les joints entre les tuiles étaient plus larges mais la plupart était fendillés voire même absents. Autour du robinet, un cerne noir indiquait clairement la présence de moisissure. Finalement, le meuble ne touchait pas au mur du fond et à celui de droite laissant du coup une ouverture où passait l’eau dès qu’il y avait un peu d’accumulation sur le comptoir.

En faisant le ménage, de petits fragments de ciment restaient dans mon linge et j’en vint à parler à Mme Tremblay qui m’avait déjà dit que poser de la céramique était très simple. Je lui suggérais de poser une moulure pour « fermer » l’espace entre le meuble et le mur et de reprendre les joints de céramique. Je dois dire qu’elle ne semblait pas emballée au départ aussi je me suis empressée d’ajouter que j’allais me charger personnellement des travaux. Je crois qu’elle était un peu septique à ce sujet. 🙂

Disons-le tout de suite, j’ai expliqué à bien des gens comment poser de la céramique du temps où je travaillais au magasin de mon père mais jamais je n’avais posé une seule tuile moi-même.  Ici, le défi était moindre, car j’allais réutiliser la tuile existante (donc pas de coupe) et il s’agissait d’une petite surface facile d’accès.

Lorsque les enfants sont tombés en congé, j’ai décidé que c’était le moment où jamais. J’ai commencé en me disant que j’avais peut-être juste à enlever le ciment qui ne tenait plus bien et boucher tout ça. Finalement, la quasi totalité des tuiles ne tenaient plus au meuble et l’ensemble des joints cédaient à la moindre pression. Je me suis donc retrouvée avec un bon tas de tuiles bordées de vieux ciment… et un robinet à enlever pour pouvoir faire la partie moisie.

Un voyage chez Home Depot plus tard, je m’attaquais à retirer le plus de ciment possible encore collé aux tuiles. Un travail de moine. Fatiguant et stressant, car il ne faut rien casser. Il n’y a pas de tuile de rechange.

Après avoir nettoyé la surface marbrée de vieille colle, je repose les tuiles avec du silicone et Isabelle mets en place les petits croisillons pour tenter d’espacer chrétiennement les tuiles entre-elles.

Le lendemain, je passe au ciment. Comme je n’ai jamais touché à ça de ma vie, je consulte le grand Google pour voir quelle est la proportion d’eau par rapport à la fine poudre blanche que Mme Tremblay a acheté au kilo dans un vague entrepôt non identifié. Comme le tout est arrivé dans un simple sac noir, il n’y a pas d’instruction. Je sais seulement qu’il faut que le mélange soit assez liquide pour bien se glisser entre les tuiles.  Je prend donc un peu de poudre et un peu d’eau. Je mélange le tout, ajuste la quantité d’eau et utilise l’espèce de lissoire acheté pour l’occasion.

Rapidement, je me rends compte que l’outil en question et moi ne sommes pas fait pour nous entendre. Je l’abandonne donc et plonge mes mains directement dans la pâte pour étendre minutieusement le tout. Je nettoie superficiellement avec une éponge au fur et à mesure jusqu’à ce que finalement, le résultat me paraisse satisfaisant.  Puis, je laisse le tout sécher jusqu’au lendemain.

Le troisième jour, Mme Tremblay se trouve à passer par là. Fière de mon oeuvre, je l’invite dans la salle de bain pour contempler le tout. Le changement est tellement radicale que je m’attend à des félicitations d’autant plus que je n’ai jamais fait ça de ma vie et que le résultat est très correct.  Mais, celle-ci se contente de dire : « Oui, c’est bien à ça que ça ressemble ». Et elle part me laissant un peu ahurie.

Une fois ma petite déception passée, je me relance dans mes travaux et corrige les dernières imperfections pour ensuite m’attaquer aux moulures. Il s’agit d’un quart de rond en plastique blanc comme au Canada. Je le taille laborieusement avec un exacto, car je suis pauvre en outil et je colle les morceaux avec du silicone. J’ai un mal de chien à faire tenir ça en place le temps que le silicone fige.  Puis, je me lance dans la grande finition : silicone autour de l’évier, autour du dernier joint à la bordure du meuble qui a tendance à craquer, au-dessus et en-dessous de la moulure. Ensuite, je passe au reste de la salle de bain et je bouche discrètement tous les trous entre les minces joints de céramique. Comme il me reste un peu du précieux produit, je fais même le tour de la fenêtre d’aération dont le pourtour est peu ragoutant.

Encore là, je dois laisser sécher le tout. J’en profite donc pour reposer le robinet, nettoyer l’aérateur qui est partiellement bouché, frotter le tout pour faire briller et sacrer copieusement sur le manque d’outil adéquat pour l’ensemble de ses travaux.

Comme la poussière de ciment s’est déposée partout, je passe le meuble au peigne fin… et découvre que le fait de nettoyer ledit meuble, fait également disparaître son fini!!!  Qu’à cela ne tienne, j’avais acheté un petit quart-de-litre de verni pour la porte exterieure.  Je m’en sers donc pour vernir le meuble au grand complet, tiroir inclut.  Lorsque je lève les yeux vers le meuble, je suis impressionnée et franchement fière du résultat. Je sais que je me vante mais, diable, c’est tellement mieux qu’avant qu’on voit à peine les petites bavures à gauche et à droite.

Reste le pommeau de douche qui doit dater des années quarante. Et hop! Avec l’aide de Jorge, l’ouvrier de Mme Tremblay, il est remplacé par une jolie pomme de douche économique tant sur la consommation d’eau que pour le prix. Les enfants l’adorent, car, pour une fois, l’eau coule normalement dans la douche.

Un bon coup de mope sur les planchers, un chiffon et quelques produits nettoyants et la salle de bain est comme neuve. Non, mais, le plaisir qu’on a à se brosser les dents en regardant un comptoir propre et sans moisissure.

Mme Tremblay est repassée aujourd’hui… je l’avais invitée à manger avec nous à dessein, car j’espérais vaguement obtenir un commentaire plus à la hauteur de mes attentes. Elle a finalement regardé le tout, dit que ça faisait du bien et admis que l’idée de la moulure le long du mur était une bonne idée. Rien d’explosif mais je sais qu’elle apprécie. De mon côté, je suis doublement satisfaite, car non seulement j’ai trouvé une nouvelle occasion de la remercier de son hospitalité  mais en plus j’ai appris à poser de la céramique!!!  Je ne crois pas que j’en ferais une carrière loin de là mais au moins, je suis contente de l’avoir essayé.

Mexico TI : Et hop! On déménage!


Avant de quitter le Canada pour le Mexique, tout le monde nous questionnait sur les aspects pratiques de notre séjour ici. Est-ce que les enfants iraient à l’école? Est-ce nous allions travailler de là-bas? Où allions-nous habiter?

À cette dernière question, je répondais invariablement que nous avions la chance d’avoir « belle-maman » sur place et qu’en plus, cette dernière était propriétaire de deux maisons et de plusieurs appartements. Habituellement, les maisons sont louées à des gens travaillant pour des compagnies étrangères ayant des bureaux dans les environs. Les appartements quant à eux s’adressent d’avantage à une clientèle touristique.

Ces dernières années, en raison de la crise économique et de la grippe aviaire, les locations se sont faites plutôt rares. Nous avions donc le choix de l’endroit où nous irions habiter.  Toutefois, il était clair dès le départ (avec raison d’ailleurs) que si le logement que nous habitions pouvait être loué, nous devions déménager nos pénates dans un autre.  C’est ainsi que nous avons choisi d’élire domicile à la « Casa Principale ».

Au départ, ce choix nous paraissait logique, car outre ses faibles chances de location, elle est centrale, offre un accès rapide pour l’école et de l’espace à satiété pour vivre. En contrepartie, elle est immense (6 chambres à coucher, 6 salles de bain, 2 salons etc.) et demandait quelques travaux.  Au bout de 6 mois, j’ai finalement engagé une femme de ménage une fois par semaine. Pour les travaux, l’accès à la terrasse a été amélioré, la peinture refaite partout au premier plancher, les problèmes d’infiltration d’eau du grand salon réparés, etc.  C’est en habitant une maison qu’on voit ses défauts et les améliorations qui peuvent être apportées.

Bref, en octobre, « La Isabella », la deuxième maison a finalement été louée. Durant la même période, « Les Colombes » ont également trouvé preneur. Puis, ce fut le tour de « El Viejo » et finalement de « Las Mariposas » (anciennement « El Alacran »).  Le marché semblant se réveiller, Mme Tremblay a repris les travaux pour terminer un nouvel appartement (qui n’a pas encore de nom). Puis, les voisins d’en face ont vu leur maison saisie par la banque et alors, Mme Tremblay leur a offert d’habiter à « Los Sombreros » en attendant de trouver une solution à ce problème.

Au fil du temps, nous avions presque perdu espoir de louer la « Casa Principale » et nous envisagions même d’entamer des travaux pour la séparer en deux logements distincts afin de correspondre d’avantage aux attentes du marché.  Pourtant, une surprise nous attendait. Peu avant les vacances d’avril, la possibilité de louer la « Casa Principale » montra le bout de son nez pour la première fois. Il s’agissait d’un vague intérêt de la part du locataire de « Las Mariposas » dont le nombre d’employé allait augmenter et donc, le logement devenait trop petit.

Sans promesse particulière mais avec un certain espoir, c’est ainsi que nous sommes partis à Mexico pendant quelques jours.  Avant même notre retour, l’intérêt pour la maison devenait plus sérieux et le samedi soir, en arrivant à Guanajuato après plus de 5 heures de route, l’affaire se concrétisait. Il fallait déménager.

Dimanche eut lieu les dernières négociations, vérifications etc. Et aussi, il fallait résoudre la question « où irons-nous? » !!!

Dans « Las Mariposas »? Impossible car, il n’y a pas d’internet et comme il n’y a plus de ligne téléphonique disponible dans le secteur, on ne peut en faire ajouter une.

Reste « Los Sombreros » mais il est actuellement habité par la famille que Mme Tremblay dépanne…

Lundi, préparation du contrat pour une occupation potentielle le mercredi suivant. Mme Tremblay s’arrange finalement avec la famille qui est dans « Los Sombreros » pour qu’il déménage dans « Las Mariposas » dont les locataires viennent de conclure le contrat pour la « Casa Principale ».

Puis, lundi PM, les choses se précipitent. Le nouveau locataire commence à emmener son stock (meubles, literie, etc.) et il faut libérer toutes les chambres sauf la grande car, les travailleurs de nuit vont venir coucher là le lendemain matin.  C’est aussi à ce moment que la décision de faire le déménagement dès le lendemain se prend. Dès que « Las Mariposas » sera libre dans la journée de mardi, la famille de « Los Sombreros » commence à transférer ses affaires. De notre côté, nous libérons la « Casa Principale » pour établir nos quartiers dans « Los Sombreros ». L’horaire est chargé. Il n’y a pas de temps à perdre. Le soir même, tout le monde doit être installé.

Lundi soir, les enfants couchent chez leur grand-mère et pendant que le nouveau locataire installe ses meubles, nous avons droit à une panne d’électricité sans raison pendant plusieurs heures.  Ils travailleront dans le noir total, car la panne touche tout Valenciana et San-Javier.

Mardi matin après un petit déjeuner vite avalé, nous sommes à pied d’œuvre Mme Tremblay, Carlos et moi.  La chaise musicale commence.

Les pièces se vident les unes après les autres. Les hommes que Mme Tremblay a engagé pour nous aider à déplacer les boîtes et les meubles montent et descendent inlassablement les escaliers. La journée avance vite.

Mais d’où vient tout ce stock?!!!  Nous sommes arrivés avec une seule voiture en juillet et pourtant, nous avons l’impression d’en avoir le triple.  Il faut dire que Mme Tremblay doit également vider en partie la maison, car elle ne laisse pas tout aux locataires. Il faut donc déplacer la vaisselle, les ustensiles, des meubles, la literie et des tonnes de livres. La femme de ménage passe systématiquement derrière nous pour laisser les lieux propres pour les nouveaux occupants.

À 14h, on va chercher les enfants à l’école (les bienheureux ont manqué tout ça!). À 15h, on va casser la croûte à Santa-Rosa. Il faut dire que nous n’avons pas mangé depuis 7h le matin et que nous n’avons pas vraiment fait de pause. Vers 18h, retour à « Los Sombreros » où les enfants commencent leurs devoirs.  Nous avons droit à une tempête de grêle (assez gros les grêlons) comme on en a jamais vu. On dirait qu’il neige!

Finalement, je fais les lits et je place la cuisine et la salle de bain tant bien que mal pour être fonctionnel au moins jusqu’au lendemain matin. Je tente même de prendre une douche en soirée mais le chauffe-eau a été fermé et il ne reste plus d’eau chaude… je terminerai en catastrophe avec de l’eau très fraîche. En sortant de la salle de bain toute grelottante, je ne vois que du bordel partout autour de moi. Les enfants sont excités par l’aventure et courent partout. J’aurais envie de hurler… mais je suis trop fatiguée pour ça.

Aujourd’hui, mercredi, j’ai fini de placer le linge des enfants et le nôtre. J’ai nettoyé la petite terrasse et étendu le linge encore mouillé de la dernière lessive dans la « Casa Principale » qui n’avait pas eu le temps de sécher. Je vide des sacs, des valises et des boites de trucs divers (jeux, livres, câblage, ampoules, etc.).   Il en reste encore un peu mais dans l’ensemble, c’est pas mal fini.  Enfin!!!  Quel marathon!

Ce soir, j’aurais bien repris une douche mais il y a pénurie d’eau cette fois. Les réservoirs sont presque vides et la Ville a coupé les vivres. On ne peut ni laver du linge ni partir la toilette à chaque usage. Il faut s’en tenir au strict minimum pour la consommation. L’eau reviendra peut-être demain selon Mme Tremblay. Ça va être comme ça tout le temps maintenant il parait. J’ai une petite pensée pour notre hyperconsommation au Québec. C’est tellement triste.

Mexico TI : les oiseaux


Il y a longtemps que je voulais vous parler des oiseaux d’ici.  Vous devez vous imaginer qu’une faune exotique nous environne de toute part. Peut-être même entendez-vous déjà le croassements des perroquets. En fait, il n’en est rien. Pas de quetzalcoalt. Pas de toucan. Pas d’ara. Les oiseaux d’ici ressemblent à ceux du Québec et certains viennent d’ailleurs passer l’hiver ici.

Parmi tous ces volatiles, deux ont retenu particulièrement mon attention. L’un en raison de son plumage flamboyant et l’autre par son chant.

Moucherolle vermillon

Pyrocephalus rubinus – Vermilion Flycatcher

Le Moucherolle vermillon mâle

Le Moucherolle vermillon mâle

Le Moucherolle vermillon est une petite espèce de passereau qui vit dans le sud-ouest des États-Unis, en Amérique centrale et dans le nord et le centre de l’Amérique du Sud. Il fait de 14 à 17 cm de longueur et présente un fort dimorphisme sexuel (mot savant pour dire que le mâle est très différent de la femelle).

Moucherolle vermillon femelle

Moucherolle vermillon femelle

Encore un bel exemple de l’injustice de la nature car, si les mâles ont une couleur rouge vif, les femelles et les juvéniles doivent se contenter de couleurs plus ternes comme le brun et le gris. Le Moucherolle vit dans les buissons des zones désertiques et subtropicales, ou dans les fourrés le long des cours d’eau, dans le sud de l’Amérique du Nord, en Amérique centrale et en Amérique du Sud.

Nous en voyons très régulièrement autour de chez-nous et j’ajoute que c’est l’oiseau préféré d’Isabelle par ici.

Troglodyte des canyons

Catherpes mexicanus – Canyon Wren

Troglodyte des canyons

Troglodyte des canyons

C’est une espèce d’oiseau de la famille des Troglodytidae. Il s’agit de la seule espèce du genre Catherpes. Ce troglodyte de 14 à 15 cm de longueur vit principalement dans l’ouest des États-Unis et au Mexique.

Ici, pas d’épanchement en couleur. Il est plutôt terne avec un plumage brun chaud sur le dessus du corps, le croupion et la queue rousse, la gorge et la poitrine blanches, et le ventre châtain finement rayé de couleur plus sombre.

En général, ces troglodytes volent brièvement de rocher en rocher, mais ils effectuent également de plus longues excursions à travers les canyons. Ils se montrent particulièrement habiles pour pénétrer dans les fentes et dans les crevasses.

Où est l’intérêt, me direz-vous?  Son chant. Je ne m’en lasse jamais. Dès que je l’entends, je m’arrête pour l’écouter. 🙂

Chant du troglodyte des canyons

Mexico TI : les origines du mot


Nous partons demain pour Mexico, la capitale, où nous passerons quelques jours de vacances. Je faisais donc des recherches pour mon prochain articles lorsque je suis tombée par hasard sur de vieilles notes portant sur les origines du mot « Mexique ».

Je me rappelle vaguement les sites où j’ai dénichés les informations qui suivent mais je n’ai pas pris les URL en note donc, si ces personnes tombent éventuellement sur mon blogue et reconnaissent leur propre texte, j’en appelle à leur indulgence. J’ose espérer qu’elles verront la chose non pas comme du plagiat mais comme un simple intérêt pour le sujet repris ici.

Pourquoi Mexitly …?

Le nom officiel du Mexique est Les États Unis Mexicains et pourtant peu de monde le sait. Il est en effet plus connu sous le nom de Mexique, de la même manière que Les États Unis d’Amérique sont appelés L’Amérique. Ce qui, en passant, est un non sens, car les mexicains, comme tous les autres habitants de ce continent SONT américains sans pour autant habiter les États-Unis d’Amérique.

Mais revenons à Mexico. Les origines de ce nom se trouvent d’après les étymologistes et historiens dans le language nahuatl, langue parlée par les mexicas ou aztèques. Ces derniers seraient les ancêtres d’une ancienne civilisation venue d’Aztlán (situé au centre du pays) pour fonder Tenochtitlan devenue par la suite la ville de Mexico.

Cependant le sens de México est imprécis, car il en existerait plus d’une centaine d’explications différentes. Abrégeons donc aux plus importantes.

– La version plus souvent énoncée est mexi et co, qui signifie Lieu des Mexicas.

– La seconde interprétation, Mexitli (prononcer « meshitli ») est la contraction du mot metztli qui signifie la lune et xictli,  le nombril. Donc, littéralement, cela voudrait dire le nombril de la lune ou plus précisément le fils de la lune.

Huitzilopochtli

Huitzilopochtli représenté dans le Codex Telleriano-Remensis

– Une autre théorie mentionne que Méxitli évoque le nom du plus important dieu des Aztèques, Huitzilopochtli. Fils de la lune et du soleil, il était le dieu de la guerre et du soleil. Si tel est le cas, Mexico signifierait alors là où se trouve Méxitli, c’est à dire l’endroit où l’on vénère Huitzilopochtli.

– Finalement, il ne faut pas oublier que l’agave est une plante cactée très importante pour les mexicains depuis la nuit de temps. Si importante que l’on trouve même ses traces dans l’origine du nom Mexico, puisque il y a des auteurs qui pensent que le nom nahuatl de l’agave, metl, mélangé avec un autre nom nahuatl, xitli qui veut dire centre ou nombril, donnerait de nouveau Méxitli.

Tenochtitlan

Tenotchitlan

Dans la partie occidentale du lac Texcoco, Mexico-Tenochtitlan occupait la partie sud de l'île au centre de la carte, en-dessous de la ligne rouge, la partie nord étant Mexico-Tlatelolco (reconstitution de Hanns J. Prem, 2008).

Tenochtitlan est l’ancienne capitale  de l’empire aztèque. Elle fut bâtie sur une île située sur le lac Texcoco dont une grande partie a été asséchée par la suite.

Elle était coupée par de longues avenues, traversée par des canaux et reliée au continent par des chaussées. En 1521, les conquistadors espagnols, sous les ordres d’Hernán Cortés, détruisirent une grande partie de la ville, et plus particulièrement tout ce qui pouvait rappeler les cultes idolâtres aztèques. Par la suite, ils y fondèrent Mexico qui devint la capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Espagne.

Selon les inscriptions et les codex aztèques, les Mexicas, qui étaient les derniers arrivés dans la vallée de Mexico, furent chassés par le souverain de la ville de Culhuacan, dont ils avaient sacrifié la fille et s’enfoncèrent dans les marécages du lac de Texcoco. Selon les prédictions de leurs chefs religieux, cependant, les Mexicas, jusqu’alors nomades, devaient se sédentariser définitivement lorsqu’ils apercevraient un aigle sur un cactus (nopal). Selon le mythe de la fondation de Mexico-Tenochtitlan, c’est en 1325 que les Mexicas virent se réaliser la prédiction, sur un îlot au milieu du lac Texcoco.

Le lac Texcoco

À partir du xviiie siècle, on commença à assécher le lac par l’intermédiaire de canaux et d’un tunnel en direction du fleuve Pánuco. Ceci n’endigua pas immédiatement les inondations car la majeure partie de la ville était alors située sous le niveau phréatique.

Mais on ne stoppa réellement les inondations qu’à partir du xxe siècle et de la construction du Drenaje Profundo. En effet, en 1967 a commencé le construction d’un réseau de plusieurs centaines de kilomètres de tunnels, entre 30 à 250 mètres de profondeur. Le tunnel central a un diamètre de 6,5 mètres et évacue l’eau de pluie hors de la vallée.

Cependant, les conséquences écologiques de l’assèchement sont énormes et Mexico souffre désormais d’un manque d’eau. De plus, avec son développement (tout comme de nombreuses villes du Mexique) et le pompage de l’eau potable en profondeur, la ville s’enfonce peu à peu dans le sol par subsidence, de plusieurs centimètres chaque année.